Assemblée générale 2024

Le conseil d’administration de NIÑOS DE LA TIERRA asbl. (anc. Chiles Kinder asbl.)

a l’honneur et le plaisir de vous inviter à sa


37e Assemblée générale


qui aura lieu à la Boutique du Monde Bettembourg
 42, route de Mondorf 

le mardi, 26 mars 2024 à 20:00 heures.

ordre du jour:

  1. Allocution de bienvenue du président
  2. Approbation du procès-verbal de l’assemblée générale 2023
  3. Rapport d’activité pour l’exercice 2023
  4. Rapport de caisse pour l’exercice 2023
  5. Rapport des réviseurs de caisse
  6. Approbation des rapports et décharge du trésorier
  7. Désignation des réviseurs de caisse
  8. Fixation de la cotisation
  9. Élection du conseil d’administration: tous les membres sont démissionnaires et rééligibles
  10. Projets actuels et futurs
  11. Compte-rendu d’un voyage de projets en Bolivie
  12. Divers

Un pot de l’amitié sera offert.

 

pour le conseil d’administration

 

Marco Hoffmann                                                  Rose Ludwig-Bohler

        président                                                              secrétaire

COMPTE RENDU

DE LA 36e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE NIÑOS DE LA TIERRA a.s.b.l.

(anc.CHILES KINDER a.s.b.l

28 mars 2023 à 20h00

 

  1. ALLOCUTION DU PRÉSIDENT

Monsieur Marco Hoffmann souhaite la bienvenue aux sympathisants de l’ONG parmi lesquels Monsieur Jean-Marie Jans, échevin et représentant du bourgmestre; Madame Josée Lorsché, échevine ; Monsieur Roby Biwer, conseiller et président de « Beetebuerg hëlleft » ; Monsieur Guy Frantzen, conseiller et trésorier de « Beetebuerg hëlleft »; Monsieur Patrick Hutmacher, conseiller ; Monsieur Michel Waringo, conseiller, les ex-volontaires de notre ONG Toni Schweich et Lydie Hoffmann; notre réviseuse de caisse Madame Michèle Biwer; Romy Hutmacher et Nico Bodry de l’ONG « OGBL solidarité syndicale » et Mme Maggy Menné, ex-présidente de l’ONG « Aide au Vietnam ».

Le président rappelle brièvement ce qui a été réalisé au cours des 35 dernières années par l’ONG « Niños de la Tierra » anciennement « Chiles Kinder ». +/- 9.000.000 euros ont été investis dans des projets cofinancés, dont 3.000.000 euros provenant de nos donateurs, au total 71 projets cofinancés réalisés dans les 3 pays cibles Bolivie, Chili et Pérou. En plus un montant de +/-1.700.000 euros a été investi dans des projets non cofinancés par l’Etat.

28 voyages de projets ont été faits, 121 infos envoyés (régulièrement 4 par an ces dernières années). Pendant toutes ces années, l’ONG a pu investir tous les dons directement dans les projets, car les frais administratifs sont couverts par un petit budget du ministère. L’ONG fonctionne avec une équipe d’une douzaine de membres ; en tout 28 bénévoles ont fait partie de l’ONG plus ou moins longtemps au fil des 35 années. Il y a eu 3 présidents, Michel Schaack de 1987 à 2013, Claude Schweich de 2013 à 2016 et Marco Hoffmann depuis 2016. Weiterlesen

Assemblée Générale 2023

Le conseil d’administration de NIÑOSDE LA TIERRA asbl. (anc. Chiles Kinderasbl.)

a l’honneur et le plaisir de vous inviter à sa


36e Assemblée générale


qui aura lieu à la Boutique du Monde Bettembourg
 42, route de Mondorf 

le mardi, 28 mars 2023 à 20:00 heures.

ordre du jour:
• allocution du président
• approbation du procès-verbal de l’assemblée générale 2022
• rapport d’activités
• rapport financier
• rapport des réviseurs de caisse
• approbation des rapports
• désignation des réviseurs de caisse
• fixation de la cotisation
• conseil d’administration
• projets actuels et futurs
• divers

Un pot de l’amitié sera offert.

COMPTE RENDU de la 35e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE NIÑOS DE LA TIERRA a.s.b.l.

1. ALLOCUTION DU PRÉSIDENT
Monsieur Marco Hoffmann souhaite la bienvenue aux sympathisants de l’ONG parmi lesquels Monsieur Jean-Marie Jans, échevin; Monsieur Patrick Hutmacher, conseiller ; Monsieur Michel Waringo, conseiller, les ex-volontaires de notre ONG Toni Schweich et Salomé Heindrichs ; Diane Catani, ex-volontaire et présidente du projet « Teatrobus » au Chili; nos réviseuses de caisse ; ainsi que notre président honoraire Michel Schaack et sa femme Fernande.
Excusés : M. Laurent Zeimet, bourgmestre ; Mme Josée Lorsché, 1ère échevine ; M. Gusty Graas, échevin ; M. Roby Biwer, conseiller ; M. Guy Frantzen, conseiller ; M. Fernand Huberty et M. Guy Urbany de l’ONG « Beetebuerg hëlleft » ; Mme Maggy Menné, présidente de l’ONG « Aide au Vietnam » ; Mme Claire Zimmer, collaboratrice permanente ; Mme Patricia Garcia, collaboratrice indépendante ; Alissa Frantz et David Hoffmann, ex-volontaires ;

Dans son discours, le président explique que les 35 ans de l’ONG « Niños de la Tierra » en 2022 valent bien l‘une ou l‘autre manifestation d‘anniversaire, entre autres avec un stand et une exposition de photos prévus au Supermarché Cactus Bettembourg les 14 et 15 octobre, ainsi qu‘avec la publication d’un INFO plus complet pour parler encore plus précisément de notre travail.
Monsieur Hoffmann continue que ces dernières années, on a beaucoup parlé chez nous de solidarité et de justice sociale. Ces valeurs restent bien sûr très importantes pour nous en tant que ONG, mais en ce qui concerne notre travail et notre engagement, il faut y ajouter le thème du développement durable, et plus précisément du développement humain. Un exemple de ce développement humain est le projet Tirani en Bolivie. Lors de la visite du projet en décembre, on a de nouveau constaté la motivation du travail et de l‘entraide entre les communautés. A Tirani, l’ONG « Niños de la Tierra » a commencé son projet par un jardin d‘enfants et il est clair qu‘avec une bonne nourriture et l‘“education con amor“ (l’éducation avec amour : la devise de notre jardin d‘enfants et aussi celle de Sœur Karoline) contribuent beaucoup à un bon développement des enfants. Le jardin d‘enfants, avec la formation des femmes et la „escuela de padres“ (école des parents), représente encore autre chose : la confiance. Sans confiance, pas de développement ! Le jardin d‘enfants a créé une confiance entre les enfants et leurs éducatrices/éducateurs, entre les parents et les professionnels de la FCVB, mais aussi entre Tirani et notre ONG « Niños de la Tierra », ce qui inclut le voyage de projet tous les deux ans pour poser des questions, s‘intéresser, être à l‘écoute de tous les problèmes et travailler à des solutions.
Weiterlesen

COMPTE RENDU

de la 34e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE NIÑOS DE LA TIERRA a.s.b.l.

(anc.CHILES KINDER a.s.b.l.) par visioconférence

30 mars 2021

1. ALLOCUTION DU PRÉSIDENT
Monsieur Marco Hoffmann souhaite la bienvenue à 38 personnes parmi lesquelles Monsieur Jean-Marie Jans, échevin; Monsieur Alain Gillet, conseiller ; Monsieur Roby Biwer, conseiller et président de « Beetebuerg hëlleft », Madame Maggy Menné, présidente d’Aide au Vietnam ; des ex-volontaires de notre ONG ; nos réviseurs de caisse ; Kim Nommesch pour la traduction espagnol-luxembourgeois ; Carmen Albers notre permanent pour la rédaction des projets ; ainsi que notre président honoraire Michel Schaack. (Excusé : Monsieur Guy Frantzen, conseiller)
Il salue en particulier quatre partenaires de nos projets en Amérique Latine, qui prendront la parole à la fin de l’assemblée pour présenter brièvement leurs projets, à savoir Sœur Mercedes Gutiérrez (directrice Fundación Cristo Vive Bolivia), Rodrigo Aramayo (directeur Asociación ANAWIN, Cochabamba Bolivia), Teresa Vasquez (coordinatrice technique CONTEXTO, La Paz Bolivia) et Roberto Mansilla (directeur Fundecam, Temuco Chile).
Diane Catani (Directrice du projet Teatro-Bus à Santiago de Chile) est également présente par visioconférence, mais ayant déjà présenté son projet à Bettembourg en janvier et octobre 2020, elle ne prendra pas la parole ce soir.
Marco Hoffmann rappelle que 2020 était la première année, régie par les mesures de lutte contre le virus Corona au Luxembourg. Mais la maladie, baptisée COVID-19 a aussi particulièrement touché nos partenaires d’autant plus que le système sanitaire dans nos pays cibles n’est pas au même niveau qu’en Europe et n’est surtout pas accessible pour les pauvres. Beaucoup de gens sont morts, et beaucoup souffrent encore plus de la pauvreté. Que faire en tant que petite ONG face à cet énorme problème ? De même que pour les autres problèmes d’envergure comme la pauvreté ou la dégradation de l’environnement, une petite ONG ne peut assurer qu’une petite contribution et bien entendu ne pas résoudre tous les problèmes. Nous avons essayé de faire quelque chose d’utile en achetant par exemple des semences aux partenaires pour aménager un jardin et devenir plus indépendant (ANAWIN) ; en aidant une fille de l’Ecole de musique EPA au Chile qui a perdu sa mère à cause du COVID. Au Chili avec un couvre-feu total, une grande solidarité s’est développée en distribuant à manger aux gens qui souffrent de la faim………. (Initiatives à voir dans notre INFO 3 de 2020)
Grâce à notre appel aux dons « COVID » de l‘année dernière, nous avons pu envoyer plus de 42.500 € à nos partenaires. Merci à tous ceux qui ont réagi à cet appel : d’autres dons seront nécessaires, en dehors de la pandémie, pour combattre les grands problèmes de notre temps : la pauvreté et la dégradation de l’environnement ont été citées. La santé et l’éducation ont aussi leur importance et nécessitent un développement prioritaire dans beaucoup de pays. Et il y a d’autres chantiers … Ce sont les Nations Unies qui les ont identifiés en définissant 17 objectifs pour un développement durable, à voir sur internet « 17ziele.de »

2. APPROBATION DU PROCES-VERBAL DE L’ASSEMBLEE GENERALE 2020, publié dans INFO 4/2020
Aucune objection

3. RAPPORT D’ACTIVITÉ présenté sous forme de slideshow par Rose Ludwig-Bohler, secrétaire (détails INFO 1/2021).

4. RAPPORT FINANCIER présenté par Jean-Paul Hammerel, trésorier.
Monsieur Hammerel donne des explications sur la situation financière, Recettes et Dépenses de l’année 2020 : solde de 240’562,31€ au début de l’année 2020, et solde de 235‘368,87€ au 31 décembre 2020.
Le cofinancement par l’Etat étant en-dessous de 100’000€, notre ONG n’était pas obligée à faire un audit par une fiduciaire, mais l’audit nous rassure et donne une certaine continuité.
Il remarque aussi que les frais administratifs de l’ONG ne sont pas plus élevés que le montant accordé par le Ministère. Le montant des dons par ordre permanent reste stable et donne une certaine sécurité dans la planification financière.
Il existe une sorte de join-venture avec « Beetebuerg hëlleft » pour le cofinancement des deux projets « Lautaro » avec Fundecam au Chili, et « Sonqo Wasi » avec FCVP au Pérou.
En ce qui concerne les dépenses de 348‘368,87€, une somme de 333’974€ est investie dans les projets cofinancés et non-cofinancés.
La réserve de 235‘080,44€ fin décembre est déjà investie en partie dans nos projets au mois de mars 2021, notre situation étant très stable.
Un grand Merci à Georges Ludwig, son vice-trésorier pour la comptabilité à partie double et les documents pour la fiduciaire.

5. Madame Michèle Biwer et Madame Lolo Reding, REVISEURS DE CAISSE, ont contrôlé les bilans, recettes et dépenses. Lolo Reding dit que tout était correct et présenté avec sérieux. Elle prie l’assemblée de donner décharge au trésorier.

6. Par applaudissement le rapport d’activité et le rapport de caisse sont approuvés par l’assemblée.

7. Les mêmes REVISEUSES DE CAISSE Mesdames Michèle Biwer–Erpelding et Lolo Reding sont désignées par l’Assemblée pour l’année 2021.

8. Pour devenir membre de l’ONG, la COTISATION reste inchangée (10€).

9. CONSEIL D’ADMINISTRATION : pas d’élections en 2021
11 membres font partie du conseil d’administration: Jean-Paul Hammerel, Marco Hoffmann, Julie Kipgen, Marcel Kohn, Marie-José Kohn-Goedert, Georges Ludwig, Rose Ludwig-Bohler, Axel Schneidenbach, Claude Schweich, Yvette Schweich-Lux, Gaby Wewer
Fernande Schaack-Rasquin a donné sa démission en septembre 2020.
Un grand Merci est exprimé à Fernande et Michel Schaack pour leur engagement tout au long des années dès la fondation de l’ONG en 1987. Dès que sanitairement possible, nous honorerons cet engagement dans le cadre d‘une petite fête.
Gaby Stoos a demandé une 2e année sabbatique.
L’assemblée confirme le conseil d’administration pour l’année 2021.

10. Le responsable de PROJETS Jean-Paul Hammerel donne des explications :
* nouveau projet avec ANAWIN à Tirani/Montesillo sur l’Altiplano: aide alimentaire, accompagnement des enfants avec composante écologique : agriculture et nutrition en tant que sujet d’apprentissage
* Projet Tirani avec FCVB : jardins d’enfant Taquiña Chica et Andrada: accompagnement non seulement des enfants mais aussi des parents, accompagnement des éducatrices qui auraient dû être payées par les communes, mais dû à la fermeture des écoles (perte d’une année scolaire pour les enfants), les jardins d’enfants étaient fermés et donc pas de rémunération pour les éducatrices. Ce qui est dommage pour un projet de suivi qui devrait être autosuffisant. Il faudra observer également la situation politique en Bolivie.

* Notre part au projet Trabajo Digno Fondation KALLPA de Martine Greischer à Cochabamba (ensemble avec OGB-L solidarité syndicale) : donner aux pauvres les moyens d’exiger leurs droits de travail et leur droit à une affiliation dans une caisse de maladie.
* Projets non cofinancés : somme plus élevée qu’en 2019 à cause du COVID. Nous avons apporté une aide spontanée à nos partenaires qui nous ont informés des initiatives prises sur place, avec un profond merci des personnes concernées.
* Nous soutenons les projets Teatrobus de Diane Catani au Chili, le projet Lautaro des Mapuches au Chili, l’Ecole de musique EPA au Chili, le Foyer Hogar Esperanza à Santiago de Chile, le refuge pour femmes en détresse Sonqo Wasi à Cuzco Pérou.

Ensuite Jean-Paul Hammerel donne la parole à nos partenaires qui nous parlent de leurs projets:
* Sœur Mercedes Gutiérrez et Tilme Arispe, Bolivie : continuation en 2e année du projet Tirani/Andrada, Taquiña Chica : prise en charge des enfants en bas âge et accompagnement des familles (notre ONG est en relation avec Tirani depuis 9 ans : toute la communauté profite de ce projet).
* Rodrigo Aramayo: continuation avec ANAWIN à Sacaba et sur le Plateau de l’Altiplano à Montesillo/Chapisirca : amélioration et consolidation de la sécurité alimentaire. Tous les projets prévus pour 2020 ont été accomplis.
Rodrigo explique aussi la situation politique actuelle en Bolivie.
* Teresa Vasquez et ses collaboratrices (CONTEXTO) : projets La Paz, El Alto/Potosí.
En 2021 nous allons présenter un nouveau projet « Potosí » au ministère (seulement un appel aux projets avec sorte de concours) : installation de petits jardins avec serres pour une meilleure nutrition. 80 familles aux alentours de Potosí profiteront de ce projet qui a l’accord et le soutien des chefs de toute la communauté. L’excédent de la production de fruits et de légumes sera vendu pour améliorer la situation financière. Un point important consiste en la communication avec d’autres municipalités et institutions de l’Etat. Autre point important : l’éducation des enfants et des adolescents, surtout dans les structures d’aide et d’appui.
La participation des femmmes, l‘égalité des droits pour les femmes et l‘éducation à la nutrition font partie des point forts de CONTEXTO. Des expositions et marchés donnent l’occasion de montrer les résultats et la vente des produits.
Margarita, éducatrice, travaille avec les enfants et nous remercie de l’aide surtout pendant la quarantaine : les dons ont servi à fournir aux familles des paquets avec désinfectants, aliments et affaires pour les enfants.
* Roberto Mansilla (Fundecam) projet Lautaro Mapuche
Projet non cofinancé par l‘Etat, mais en cofinancement avec « Beetebuerg hëlleft ». Fundecam est l’association la plus ancienne qui travaille avec les indigènes Mapuche au Chili. Depuis les années 2000 nous faisons des projets ensemble, le dernier étant celui de 2020 dans la communauté de Lautaro, ensemble avec l’ONG « Beetebuerg hëlleft »: soutien financier par un fondo rotatorio et une aide dans l’agriculture. Roberto explique aussi la situation politique dans la région de l’Aurécanie: A cause de la militarisation de la région, beaucoup de razzias sont organisées sur territoire Mapuche. Fundecam joue un rôle important pour informer les Mapuche sur la nouvelle constitution qui devrait être élaboré par le peuple. A côté des problèmes de sécurité, la fondation souffre aussi de la quarantaine totale, avec 18% de contamination, pas le droit de se déplacer. Roberto en tant que directeur de Fundecam, est en possession d’un permis de passage et passe toutes les semaines dans les communautés pour garder le contact.

11. DIVERS
Monsieur Jean-Marie Jans, échevin et représentant de la Commune de Bettembourg, prend la parole en disant que la façon dont l’ONG maîtrise les problèmes, est impressionnante, que tous les rapports faits par le président, la secrétaire et le trésorier avec l’aide de son trésorier adjoint sont transparents et clairs. Il est impressionné par l’aide fournie dans les projets, grâce aussi à l’Etat et à la Commune. Etonnant le grand nombre de dons privés, et l’aide importante au niveau des projets cofinancés, de même que dans les projets non cofinancés. Un pourcentage extrêmement élevé est investi dans les projets, et non dans des procédures administratives. Les témoignages authentiques des partenaires par visioconférence est une des seules choses positives à voir dans cette pandémie et crise sanitaire. Monsieur Jans affirme qu’un budget de 170‘000 € a été autorisé pour la coopération et sera transmis aux ONG par l’intermédiaire de « Beetebuerg hëlleft ». On peut compter sur un futur engagement de la Commune. Un grand Merci à « Niños de la Tierra » !

Monsieur Roby Biwer, président de « Beetebuerg hëlleft » est content d’avoir revu -par ce moyen de visioconférence- quelques partenaires. Il remercie le conseil d’administration de l’engagement au cours des années et de la bonne collaboration avec Bh. Comment soutenir les ONG? 170’000 € ont été votés par la Commune et seront transférés par l’intermédiaire de Bh aux différentes ONG de la Commune. Un subside supplémentaire au subside annuel aidera les ONG à soutenir leurs partenaires sur place (en Amérique Latine, au Vietnam et au Sénégal) dans la crise sanitaire et à cofinancer quelques petits projets. Un grand Merci et félicitations à l’ONG pour tout ce qui a été réalisé et sera réalisé avec un engagement sans intérêt personnel.

Le CONSEIL D’ADMINISTRATION est au nombre de 11.
Répartition des charges du conseil d’administration dans la réunion du 8 avril 2021:
Président: Marco Hoffmann; président honoraire: Claude Schweich; vice-présidente: Julie Kipgen; secrétaire: Rose Ludwig-Bohler; trésorier et responsable de projets: Jean-Paul Hammerel; secrétaire adjointe: Julie Kipgen; trésorier adjoint: Georges Ludwig;

Membres: Marie-José Kohn-Goedert, Marcel Kohn, Axel Schneidenbach, Yvette Schweich-Lux, Gaby Wewer

Collaborateurs réguliers:
Claire Zimmer, Michel Schaack (président honoraire)

Carmen Albers,
collaboratrice projets depuis août 2018

Patricia Garcia,
collaboratrice depuis septembre 2020

 

 

Rose LUDWIG-BOHLER secrétaire

Etat de Bolivie Plurinational, le retour à la démocratie en 363 jours

Commentaire sur les élections présidentielles en Bolivien

par Rodrigo Aramayo Mercado et l’équipe ANAWIN

Cochabamba 22.10.20

363 jours se sont écoulés depuis le 20 octobre 2019, date à laquelle le récit de la fraude a été imposé pour annuler le résultat de l’élection qui aurait instauré Evo Morales pour la quatrième fois comme président de la Bolivie. Dans les 21 jours qui suivaient (entre octobre et novembre 2019), une profonde construction sociologique a resurgi manifestant un prétendu droit coutumier du citoyen urbain blanc créole et oligarque (« l’humain ») en tant que seul propriétaire de la destination du pays andin-amazonien, au détriment du paysan indigène (considéré comme « le barbare »). Ce dernier a essayé au cours des 14 dernières années de récupérer une charte de citoyenneté et a eu l’audace de revendiquer son droit d’être protagoniste de la construction de l’État. Weiterlesen

Notre appel aux dons et aide COVID-19

En réponse à notre appel aux dons dans INFO 2-2020, sur Internet et sur Facebook, nous avons reçu jusqu’au 1er septembre 9 040 € de dons privés et 10 000 € de la part de «Sozialaktioun Réiserbann». Nous avons transféré un total de 34 500 € à nos organisations partenaires en Bolivie, au Chili et au Pérou.

 

Un grand MERCI pour tous les dons spontanés!

 

Voici quelques extraits de la correspondance avec nos partenaires sur la situation respective.

Die deutsche Version dieses Artikels finden Sie in INFO 3-2020.

 

Karoline Mayer / FUNDACIÓN CRISTO VIVE CHILE,
Santiago de Chile 17.08.2020

Aliments de base pour les plus dépourvus

J’ai souvent l’impression d’être de nouveau sous la dictature, je suis très, très triste! Les «malades normaux» ne sont pas traités ou ne sont pas traités à temps et meurent parce que tous les médicaments se concentrent sur Corona. Je fais des funérailles comme jamais auparavant: du coma diabétique, du manque de dialyse, de la pneumonie – pas de Covid-19, des crises cardiaques – car aucun ECG n’a été fait à temps (…) Les médias répandent la peur jour et nuit. En même temps, il y a des flambées répétées de résistance politique. Il y a une bonne semaine, Marla m’a appelé à dix heures et demie pour dire qu’il y avait un «incendie» devant notre centre de santé et d’autres endroits à Recoleta et que les insurgés pourraient attaquer le centre de santé. Je lui ai dit que le veilleur de nuit parlerait aux «insurgés». S’ils ne l’écoutent pas, il doit m’appeler tout de suite, je serai là dans 10 minutes. Ils l’ont écouté (…)

 

Ana María Galiano  / FUNDACIÓN CRISTO VIVE PERÚ,
Cusco, Perou  24.07.2020

Cuisine communautaire

Les prix des denrées alimentaires sont excessivement élevés, tout comme ceux des désinfectants. En pharmacie, les médicaments sont 3 à 10 fois plus chers que la normale.

 

Michaela Weyand / ESCUELA POPULAR DE ARTES,
Viña del Mar, Chili 17.08.2020

Faire la queue pour les repas

Viña del Mar a eu un couvre-feu strict en raison de Corona depuis la mi-juin. Les écoles sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Il y a actuellement 86 enfants et jeunes inscrits à l’EPA. Les parents et les élèves rapportent que le lien avec l’EPA et la possibilité de poursuivre leur éducation musicale sont très importants pour eux dans la situation actuelle (…) Les cours et les discussions ont été mis en ligne dès que possible, ce qui était un grand défi , car bien sûr, toutes les familles ne disposaient pas de l’équipement approprié ni d’accès Internet à la maison. Des webcams, des ordinateurs portables et des cartes prépayées pour l’accès à Internet ont été mis à la disposition des élèves, une hotline technique a été mise en place et des cours de formation ont été organisés. Bon nombre d’instruments ont été prêtés aux élèves afin qu’ils puissent s’exercer à domicile (…)

 

Rodrigo Aramayo Mercado / Asociación ANAWIN,
Cochabamba, Bolivie 18.09.2020

Quant au fonds COVID, nous avons adapté le projet à la production de légumes dans les petits jardins familiaux. À Korihuma, nous devions commencer à planter avec 50 familles la semaine prochaine alors que le froid s’est calmé, mais les organisations sociales opposées au gouvernement de transition ont appelé à une grève générale avec des barrages routiers. Ils ne nous ont pas laissé passer. Nous sommes impatients de reprendre les activités dans les prochains jours. Nous avons acheté des plantes et des matériaux pour les clôtures afin de protéger les parcelles des animaux domestiques en liberté dans la campagne. De nombreuses familles à Korihuma ont été durement touchées par Covid-19 et par la quarantaine et ne pouvaient pas travailler pour générer leurs revenus (…)

 

Mercedes Gutiérrez / FUNDACIÓN CRISTO VIVE BOLIVIA,
Cochabamba, Bolivie 12.08.2020

Projet de soupe populaire

À Tirani, notre personnel a repris son travail dans les institutions. Nous envisageons d’ouvrir prochainement des soupes populaires, qui proposeront également de la nourriture à bas prix, afin que nos enfants aient quelque chose à manger tous les jours. Mais il faut attendre un peu car il y a actuellement trop de personnes infectées (…)

 

Sandra Buholzer / Corporación KAIRÓS,
Santiago de Chile 14.07.2020

Aide d’urgence

12 familles de nos enfants sont infectées, 60 mères ou pères sont sans travail. Nous essayons de les soutenir avec de la nourriture, des vêtements, des couches et du gaz pour le chauffage et la cuisine. Mais ce n’est pas assez (…)

 

Martine Greischer / Fundación KALLPA/Trabajo Digno,
Cochabamba, Bolivie 30.07.2020

 

Bon nombre des personnes dont nous nous occupons dans notre institution vivaient du produit de leur petite échoppe dans les rues du centre. Ils n’ont pas été autorisés à vendre quoi que ce soit pendant 3 mois. Pour survivre, ils ont dû «grignoter» leur fonds de roulement et n’ont plus rien pour recommencer. Grâce au don Covid de Niños de la Tierra, 69 personnes ont pu recevoir un petit capital de démarrage pour leurs ventes de rue. 22 familles dans le besoin ont reçu de la nourriture (…)

 

Diane Catani / TEATROBUS,
Santiago de Chile 14.07.2020

Distributions de repas

Chaque dimanche, 400 portions de déjeuner sont préparées et distribuées à ceux qui en ont besoin par des bénévoles. Le reste de la semaine, ils reçoivent un soutien de l’État, principalement des pâtes et du riz. Nous ajoutons ensuite un panier de fruits, de légumes et de viande (…) Beaucoup d’enfants de la troupe de théâtre ont des problèmes de sommeil et de nutrition et certains souffrent de dépression. Nous utilisons une partie des dons de Niños de la Tierra pour une aide psychologique (…)

 

María Rodríguez / CONTEXTO,
La Paz, Bolivie 21.07.2020

Formation en boulangerie

Notre pays est actuellement politiquement divisé, une partie de la population est pour le gouvernement et l’autre est contre. Et en termes de santé, nous manquons d’hôpitaux pouvant accueillir des patients atteints de COVID19 (…) Pour le moment, 22 familles ici dans le District 12 d’El Alto dépendent de notre aide directe: Des aliments de base comme le riz, le sucre, le thon, le lait, l’huile mais aussi des articles d’hygiène contre Covid 19 tels que du gel alcoolique, des masques et du savon pour les mains sont distribués (…) Nous organisons également des cours de boulangerie: Plusieurs bénévoles sont formés à la production de pains et petits pains. Les produits de boulangerie sont ensuite vendus à un prix raisonnable ou même donnés pour soulager le sort des pauvres.

ILS COMBATTAIENT POUR LA JUSTICE

Début 2020, plusieurs personnalités d’Amérique du Sud et d’Europe nous ont quittés, qui ont eu un impact durable sur les fondements philosophiques et matériels de la coopération entre les deux continents.
Cette petite nécrologie leur est dédiée…

ERNESTO CARDENAL (1925-2020), Nicaragua
Ernesto Cardenal est décédé à l’âge de 95 ans  le 1er mars 2020 dans son pays natal, le Nicaragua. Le prêtre rebelle, politicien socialiste et poète de renommée mondiale était particulièrement bien connu au Luxembourg parmi les groupes engagés du Tiers-Monde. A la fin des années 1970, son livre „L’Evangile des paysans de Solentiname“ est devenu un best-seller au Luxembourg. Le sympathique homme à la barbe blanche et au béret noir s’est rendu à plusieurs reprises au Luxembourg pour présenter son oeuvre en particulier aux jeunes et pour leur donner courage de ne pas abandonner la lutte pour une société plus juste. Je me souviens quand en novembre 1996, il s’est adressé aux 300 auditeurs enthousiastes du Cercle de Luxembourg: «Nous sommes ici pour changer le monde / jusqu’à ce qu’il y ait une planète de justice et d’amour / que l’énorme richesse / ne soit pas seulement pour les riches… »

(photo: Michel Schaack)

MARIANO PUGA (1931-2020), Chili
Tout comme Ernesto Cardenal, Mariano Puga vient d’une famille riche et était un prêtre catholique.
Dans les années 1990, grâce à notre amie Karoline Mayer, plusieurs membres du conseil d’administration de „Chiles Kinder“, dont le soussigné, ont rencontré le grand prêtre ouvrier du quartier pauvre de La Legua/Santiago du Chili. Puga a gagné sa vie comme peintre en bâtiment. J’ai été très impressionné par un service qu’il a célébré avec sa communauté qui a activement participé à la célébration. Surtout les femmes. Les pauvres ont témoigné de leurs peurs et de leurs inquiétudes. Des chants accompagnaient le service religieux, le prêtre Puga accompagnait à l’accordéon.
Tout au long de sa vie, Puga a été avec les petites gens, les exploités et les laissés-pour-compte. Il était l’une des figures clés de la lutte pour les droits de l’homme, pendant le régime militaire (1973-1999) jusqu’à sa mort en mars de cette année. Ses cendres furent répandues dans les bidonvilles dans lesquels il avait vécu et combattu.

(photo: comune di sesto san giovanni)

LUIS SEPULDEVA (1949-2020), Chili
Luis Sepuldeva est l’un des écrivains les plus importants du Chili. Son travail se caractérise par sa participation au sort des gens sans voix et à la défense de l’environnement. Son œuvre la plus célèbre, „Le vieil homme qui lisait des romans d’amour“, a été traduite en près de 50 langues. Le politicien de gauche a écrit ce passage en exil parce qu’il a été contraint de quitter son pays natal pendant la dictature (1973-1999).
Sepuldeva est décédé en Espagne des suites de la maladie de Covid-19.
Un portrait de Sepuldeva est disponible dans la „médiathèque arte“ sous le titre »Résistance au bout du monde«. Jusqu’au 16 juillet 2020 uniquement.

(photo: gettyimages.com)

NORBERT BLÜM (1935-2020), Allemagne
Norbert Blüm, homme politique de la CDU et ministre fédéral allemand du Travail et de l’Ordre social de 1982-1998 entre dans l’histoire comme un combattant audacieux pour la dignité humaine et la justice sociale.
À l’été 1987, Blüm s’est rendu au Chili. Il voulait visiter la fameuse „Colonia Dignidad“ du chef de secte Paul Schäfer, à l’époque également un centre de torture des services secrets chiliens, On lui refusa l’entrée. Le dictateur Pinochet cependant, qui avait de bonnes relations avec le premier ministre bavarois et chef de la CSU, Franz Josef Strauss,
reçut le „Herz-Jesu-Marxist“. Blüm ne voulait pas de causette frivole, mais parlait  franchement. „Vous êtes un tortionnaire“, dit-il au président chilien.
Lorsque Strauss en colère demandait des explications à Blüm, celui-ci déclara: «Comme politicien chrétien je ne peux pas dénoncer les violations des droits de l’homme en Union soviétique et taire celles en Amérique latine. »

J’avais l’honneur de rencontrer Norbert Blüm lors de la cérémonie de la fondation de l’ONG „Kindernothilfe Luxembourg“ en juin 2009. Le politicien combatif et courageux est décédé après une vie accomplie en avril de cette année. En 2016, le gouvernement chilien l’avait honoré avec une grande distinction.

(photo: Michel Schaack)

FERDY FISCHER (1932-2020), Luxembourg
J’ai rencontré Ferdy Fischer, né à Kayl, à Belair. J’étais membre enthousiaste de son „Bouwe Chouer“. Un disque avec cinq chants de Noël luxembourgeois témoigne de l’un des meilleurs chœurs d’enfants de notre pays.
Au début des années 80, des chrétiens engagés, dont ma femme et moi, se sont réunis avec l’aimable prêtre pour discuter du problème Nord-Sud. En 1997, Ferdy était l’un des cofondateurs du premier magasin du Tiers-Monde au Luxembourg. Il a suivi les événements dans les pays pauvres avec beaucoup d’intérêt. Lorsque la région du Sahel souffrait d’une grave sécheresse au début des années 80, il a fondé l’organisation d’aide humanitaire „Chrëschte mam Sahel“ en 1984, dont il était le président jusqu’à sa mort.
Ferdy Fischer a été prêtre pendant 63 ans. D’une grande bonté et modestie, il est décédé à la maison de retraite de Belair en mars 2020.

(photo: OGBL)

ARMAND DREWS (1956-2020), Luxembourg
J’ai rencontré Armand Drews pour la première fois en décembre 1988. Il accompagnait Lucien Lux, bourgmestre de Bettembourg, qui avait rejoint une délégation de cinq personnes de l’organisation d’aide locale „Chiles Kinder“ pour visiter le Chili.
Le syndicaliste socialiste y a rencontré des combattants de la paix exceptionnels: sœur Karoline Mayer, qui partage toujours sa vie avec les pauvres, et Clotario Blest, le chef du syndicat chrétien de gauche, âgé de 90 ans, ami du charismatique président chilien Salvador Allende (1970-1973).
Armand, comme cela m’a été confirmé à plusieurs reprises, a défendu les petites gens, que ce soit à la Mairie de Luxembourg (2005-2018), au syndicat OGBL ou au Cercle des ONG, dont il était le président de 2013 jusqu’à sa mort. Ces dernières années, nous avons été en contact avec lui parce que „Solidarité Syndicale OGBL“ et „Niños de la Tierra“ (anc. Chiles Kinder) soutiennent ensemble le projet „Trabajo Digno“ de Martine Greischer à Cochabamba (Bolivie) .
Armand, un combattant pour un monde plus juste, a été arraché à la vie à seulement 63 ans le 16 avril 2020.

Michel Schaack

„Seul l’amour est révolutionnaire“

Assemblée Générale annulée

Chers amis et sympathisants de NIÑOS DE LA TIERRA anc. Chiles Kinder:

A la suite de la pandémie COVID-19 le Conseil d’Administration de Niños de la Tierra asbl. est au regret de devoir annuler son

Assemblée Générale ordinaire 2020

prévue pour jeudi, 26 mars 2020 à Bettembourg

et de la reporter à une date ultérieure.

La route critique que doivent suivre les Boliviens

Historique et analyse des troubles en Bolivie
par Rodrigo Aramayo, directeur de notre ONG partenaire ANAWIN, Cochabamba

Après 14 ans de relative stabilité sociale, politique et économique, la Bolivie est bouleversée et au bord du chaos depuis le jour des élections. La question qui se pose: quel est vraiment le facteur qui a déclenché cette confrontation?
Compte tenu de ces 4 semaines, le 20 octobre ont eu lieu les élections nationales pour élire le président, le vice-président et les parlementaires. Cette même nuit, lors du dépouillement du scrutin, le corps électoral a ordonné la coupure de la transmission publique des résultats. A ce moment, après que 85% des bulletins étaient dépouillés, l’écart entre le président sortant/candidat indigène Evo Morales et le candidat de centre-droite Carlos Mesa s‘élevait à 4%. Au cas où ce résultat serait définitif, conformément à la Constitution de l’État, il faudrait procéder à un deuxième scrutin entre les deux candidats. Il était clair qu’alors tous les fronts s’uniraient contre Morales, menant Mesa à la présidence. Le lendemain, lorsque la transmission a repris, l’écart est passé à plus de 10% et Evo Morales a été proclamé vainqueur et président de l’État plurinational de Bolivie pour un nouveau mandat de 2020-2015 et qui devrait débuter le 22 janvier.
A partir de ce moment, c’est une autre histoire. Face à l’appel à la résistance et aux allégations de fraude de Carlos Mesa, les principales villes de Bolivie ont réagi en mobilisant les secteurs de la classe moyenne. Santa Cruz, principal centre économique du pays, prend le relais des mouvements civiques qui se généralisent rapidement dans les villes, la stratégie est de paralyser toutes les activités publiques, privées, commerciales en élevant des barricades dans les rues défendues par les citoyens pour bloquer avec force toute circulation et tous les moyens de transport aussi bien dans les zones centrales que résidentielles. Dans les secteurs populaires et périphériques pourtant, on remarque que les activités se poursuivent normalement, premier symptôme que le mouvement de rejet d’une éventuelle fraude a des teintes classistes. Immédiatement, le gouvernement annonce un accord avec l’OEA (Organisation des États américains) pour auditer les résultats des élections dans les 10 jours, précisant qu’en cas de panne informatique, il accepterait le scrutin, accord qui n’arrête pourtant pas les mobilisations. Les jours qui suivent, les protestations deviennent plus radicales, on parle déjà de démission et de nombreux groupes de jeunes sur les motos et les VTT apparaissent dans les rues avec des attitudes qui dénotent une plus grande agressivité, attaquant et incendiant les bureaux du corps électoral. Ces groupes sont chargés de protéger les barricades qui se multiplient à chaque recoin des centres urbains résidentiels. Dans ce scénario de répudiation de la classe moyenne, les réseaux sociaux deviennent le meilleur moyen de communication et de diffusion de messages à fort contenu raciste et appellent à maintenir la résistance jusqu’à la démission du président indigène.

Partisans du candidat de droite Carlos Mesa brûlant des bulletins de vote à La Paz

Entretemps les organisations sociales indigènes et les zones populaires urbaines réagissent avec des marches de masse pour défendre Evo Morales et le gouvernement en insistant sur le respect du vote rural et la légalité du nouveau mandat. Ainsi ont lieu les premiers affrontements entre ces deux groupes à Santa Cruz, Cochabamba et La Paz, avec un bilan de 3 morts et des centaines de blessés. La police fait des efforts tièdes pour calmer les esprits mais finalement elle ne cherche qu’à protéger les quartiers résidentiels contre d’éventuels actes de vandalisme face à la panique générée par les messages alarmistes qui se produisent sur les réseaux sociaux.
Le 10 novembre, un événement majeur déstabilise le gouvernement jusque-là fort d’Evo Morales: l’émeute policière de Cochabamba qui se propage rapidement dans tout le pays. Les forces armées qui jusqu’à présent ont maintenu leur position de ne pas descendre dans la rue pour faire face au peuple recommandent au président de démissionner.
Le même jour, le président déclare que les examinateurs de l’OEA ont constaté des irrégularités dans le processus électoral. Il annonce immédiatement de nouvelles élections avec de nouveaux acteurs qui se tiendraient le 15 décembre. Dans l’après-midi, le président Morales qui se trouvait dans la région tropicale de Cochabamba, le principal bastion du MAS (Mouvement vers le Socialisme), proclame que le coup d’État de la police a été lancé avec l’ingérence directe de l’extrême droite internationale et démissionne, de même le vice-président Álvaro García Linera. Le lendemain, le gouvernement mexicain lui envoie un avion et il part en exil.
Le lundi 11 novembre, devant le vide du pouvoir, la deuxième vice-présidente du Sénat représentant l’un des partis de la droite radicale se proclame présidente par intérim de la Bolivie, dont le mandat a pour seule mission d’organiser de nouvelles élections et qui prendrait fin le 22 janvier 2020.
Logiquement, l’euphorie se déchaîne dans les villes, ce sont les classes moyennes qui ont «renversé le dictateur», les héros sont les policiers qui descendent et brûlent le drapeau multicolore (whipala), symbole des peuples indigènes et les jeunes à moto habillés en costumes de combat au meilleur style des groupes radicaux défilent dans les rues.
La réaction des adeptes de Morales, beaucoup plus nombreux qu’on ne le pensait, est immédiate. Les premiers à payer les conséquences de leurs actions sont la police, plusieurs unités de police sont en feu. Les classes moyennes des villes qui avaient été les protagonistes de la panique du renversement, les mêmes réseaux sociaux qui appelaient auparavant à la résistance, sont maintenant responsables de la diffusion de messages alarmistes qui annoncent l’avance des indigènes vers les villes. C’est dans ce contexte que le vendredi 15, une marche massive des producteurs de coca de Chapare, le secteur le plus fidèle à Evo Morales arrive à Sacaba, qui est la porte d’entrée de la ville de Cochabamba. Ils sont attendus par la police d’élite et les forces militaires qui avaient été préalablement autorisés par la présidente Jeanine Añez à réprimer avec armes toute mobilisation provenant des secteurs qui soutiennent le président déchu. Il y a une confrontation sérieuse à 10 km de la ville. Le résultat : 9 paysans tués par balles de gros calibre et plus de 200 blessés. Pas de victimes de la police et de l’armée. Ces décès provoquent l’indignation et la colère des Indiens Quechua et Aymara qui se sentent discriminés et humiliés en raison de leur statut indigène. La police qui, quelques jours auparavant, avait protégé les habitants rebelles de la ville, attaque maintenant les paysans qui n’acceptent pas le nouveau gouvernement.

Indigènes réclamant la fin des excès de la police


Les organisations autochtones comprennent maintenant que la lutte est basée sur la classe et la couleur de la peau. Le détail le plus frappant est que même les secteurs de l’intelligentsia et de la gauche démontrent que leur appartenance sociale a plus de poids que les théories libératrices.
En cette quatrième semaine qui commence, les positions se radicalisent de plus en plus, même avec l’arrivée des médiateurs des Nations Unies et d’autres pays de l’Union Européenne, il n’est pas possible d’établir un scénario de dialogue.
Que s’est-il passé? Comment Evo Morales est-il tombé brutalement à l’automne, alors qu’en 14 ans de gouvernement il avait généré une large base sociale, à partir de politiques inclusives, de croissance économique, de conquêtes sociales et d’autres réalisations qui ont amélioré la qualité de vie des Boliviens, surtout de ceux qui étaient historiquement marginalisés.
De notre perception, l’erreur fatale était de vouloir rester au pouvoir au-delà de ce que la constitution de Morales lui-même promulguait. Le référendum de 2016 a dit «NON» au projet d’amendement constitutionnel pour permettre au président ou au vice-président de l’État bolivien de se présenter pour une troisième réélection. Néanmoins, faire appel à un droit de l’homme l’a forcé à participer à ces élections. La goutte qui a fait déborder la patience des classes moyennes étaient des allégations de fraude électorale, provoquant une flambée sociale effrénée. Il aurait mieux fait terminer son mandat constitutionnel et laisser un autre membre de son parti occuper ce poste. Même sachant que cette élection porterait le gouvernement plus à droite, il aurait pu être certain que l’opposition n’oserait pas modifier les politiques économiques et sociales, reconnues comme réussies et inclusives. Il serait sorti par la grande porte comme l’un des plus grands présidents de l’histoire bolivienne, avec la certitude que dans cinq ans il serait de retour.
Le plus douloureux est qu’un processus qui a encore un long chemin à parcourir a été tronqué. Pour l’instant, l’affaiblissement des liens de coexistence entre les Boliviens est l’un des faits les plus inquiétants et les plus tristes que la longue crise politique que traverse le pays nous laisse. Il semble que chaque groupe soit ancré dans ses certitudes et préjugés sans chercher à comprendre les idées ou les raisons de ceux qui sont considérés comme différents.
Un autre élément qui ne peut être négligé pour comprendre la chute du gouvernement MAS est l’ingérence extérieure des groupes de pouvoir, aussi bien du nord (les USA) que nos voisins qui ont opté pour des gouvernements d’extrême droite. Dans l’analyse chronologique des événements, il est clairement démontré comment les différents secteurs agissent de manière synchronisée, les dirigeants civiques, la police, l’apparition organisée de groupes parallèles à la police.
Comment sortir de ce conflit? Les spécialistes de la gestion des conflits soulignent que la première étape pour les résoudre est de construire une image partagée du problème. Autrement dit, se mettre d’accord sur au moins les raisons des uns et des autres. Et à partir de cette mosaïque essayer d’y mettre de l’ordre et trouver les accords minimaux qui nous mènent au bout du tunnel. Mais pour cela, il est nécessaire de dialoguer.
L’augmentation de la tension actuelle pourrait s’expliquer dans une certaine mesure par l’incapacité des dirigeants à discuter ensemble leurs points de vue divergents sur les conflits qui nous ont conduits à l’impasse. La société attend toujours ce simple geste de ses dirigeants.
Il est clair qu’aucune issue ne peut être trouvée sans que les acteurs impliqués acceptent non pas une vision commune du problème, mais certaines procédures qui aident à canaliser et à résoudre pacifiquement les différences. Cela semble inévitable, car aucun des blocs en conflit n’a la capacité de trouver une solution. Nous sommes obligés de vivre ensemble, même si nous avons une profonde méfiance ou un malentendu entre nous, et cela ne peut se faire que par le dialogue face à face.

Cochabamba, 18 novembre 2019
Rodrigo Aramayo M.
Anawin