Appel ACAT / Aufruf ACAT

NiÑOS DE LA TIERRA asbl. s’est déclaré solidaire de l’appel d’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) pour rendre attentif à la DISPARITION FORCÉE DE JULIA CHUÑIL, CHILI, DÉFENSEUR DES DROITS DE LA TERRE.

NIÑOS DE LA TIERRA asbl. hat sich mit dem Aufruf von ACAT (Christliche Aktion zur Abshaffung der Tortur) solidarisch erklärt um auf das ERZWUNGENE VERSCHWINDEN VON JULIA CHUÑIL, CHILE, VERTEIDIGERIN DER LANDRECHTE hinzuweisen. (deutscher Text weiter unten)

 

Julia Chuñil, Chile
Foto: Tirée de Nuit des Veilleurs
https://nuitdesveilleurs.fr/fr/victimes/julia-chunil/

Julia Chuñil Catricura, Chilienne mapuche de 72 ans, est une militante reconnue pour son engagement en faveur des droits humains et de l’environnement. Elle est une figure centrale de la communauté mapuche de Putreguel, située dans la commune de Máfil, dans la région de Los Ríos, au sud du Chili. Mère de cinq enfants et grand-mère de dix petits-enfants, Julia est l’une des principales dirigeantes mapuches de Putreguel. En tant que présidente de la communauté de Putreguel dans le secteur de Huichaco Sur, elle s’est illustrée par sa détermination à défendre les terres de sa communauté. Malheureusement, cette lutte a engendré des menaces de la part de propriétaires fonciers puissants désireux de lui confisquer ces terres. Julia défend une zone de 900 hectares que la communauté mapuche revendique comme son habitat ancestral. Son engagement pour la protection de son territoire est profondément enraciné dans l’histoire de la dépossession des terres mapuche, un sujet qui entraîne des répercussions douloureuses sur la culture et l’identité de ce peuple.

Une disparition troublante et préoccupante

Julia Chuñil a disparu le 8 novembre 2024. Ce jour-là, elle a quitté son domicile avec son chien pour surveiller son bétail dans un enclos situé à environ deux kilomètres. Depuis, aucune trace d’eux n’a été retrouvée et les recherches se sont révélées infructueuses. Ses proches n’excluent pas un acte criminel, car Julia a été la cible de menaces persistantes de propriétaires fonciers de la région, désireux de s’approprier les terres que sa communauté protège. Comme défenseur de l’environnement, Julia a subi des intimidations pour avoir refusé de quitter le territoire de la communauté mapuche de Putraguel, une terre ancestrale qu’elle préside. Elle a déjà été soumise à des pressions d’hommes d’affaires pour vendre et abandonner ses terres. En 2018, elle a mené une lutte pour la protection de 900 hectares de forêt indigène dans la commune de Máfil, ce qui a entraîné des intimidations de la part d’intérêts commerciaux. Ces faits sont documentés dans une plainte déposée par l’ONG Escazú auprès du par-quet régional de Los Ríos, publiée dans La Tercera et Fast Check le 11 décembre 2024. Plus de deux mois se sont écoulés sans qu’aucune information précise n’émerge concernant le sort de Julia Chuñil, ce qui laisse penser à une disparition forcée. Son cas met en lumière les défis auxquels sont confrontés les leaders mapuches dans un contexte de violence et de mépris de la part des autorités, ainsi que l’absence de réponses adéquates de la part du gouvernement. La situation de Julia est emblématique des luttes plus larges pour l’autonomie et le respect des droits des peuples autochtones au Chili.

La disparition forcée de personnes

La disparition forcée de personnes constitue une violation d’une série de droits fondamentaux inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Étant soustraites à la protection de la loi et arrachées à la société, les personnes disparues ou portées disparues sont à la merci de leurs ravisseurs, souvent torturées et constamment menacées de mort. Si elles survivent à ce cauchemar, elles peuvent souffrir pendant longtemps des conséquences physiques et psychologiques de cette forme de déshumanisation, ainsi que des brutalités et tortures qui l’accompagnent. Outre les disparus eux-mêmes, les membres de leur famille subissent également une lente torture mentale et sont, tout autant que les disparus, des victimes.

La disparition forcée a été inscrite dans la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (2006), entrée en vigueur le 23 décembre 2010, ainsi que dans la Journée internationale des personnes disparues, célébrée depuis 2011 le 30 août. Cette année, la Veillée met à l’honneur trois personnes disparues provenant de trois continents différents.

Pour plus d’informations :

https://www.acatfrance.fr/actions/disparition-forcee-de-julia-chunil-defenseure-du-droit-de-la-terre-mapuche/htones au Chili.

Vous pouvez agir :

En écrivant au président de la République du Chili:

Lettre d’appel en Anglais en bas de page

MONSIEUR GABRIEL BORIC FONT

Président de la République du Chili

C/o Son excellence Madame Gloria Navarette

Rue des Aduatiques, 106

Etterbeek, 1040 Brussels

Vous pouvez aussi envoyer un email à echilebelgica@minrel.gov.cl,

la lettre d’appel et d’autres informations se trouvent sur www.acat.lu

 

 

Julia Chuñil, Chile
Foto: Entnommen von Nuit des Veilleurs
https://nuitdesveilleurs.fr/fr/victimes/julia-chunil/

Julia Chuñil Catricura, eine 72-jährige Mapuche aus Chile, ist eine anerkannte Aktivistin für Menschenrechte und Umweltschutz. Sie ist eine zentrale Figur der Mapuche-Gemeinschaft in Putreguel, das in der Gemeinde Máfil in der Region Los Ríos im Süden Chiles liegt. Als Mutter von fünf Kindern und Großmutter von zehn Enkelkindern ist Julia eine der führenden Mapuche-Anführerinnen von Putreguel. In ihrer Funktion als Präsidentin der Gemeinschaft von Putreguel im Sektor Huichaco Sur hat sie sich durch ihren entschlossenen Einsatz für den Schutz des Landes ihrer Gemeinschaft hervorgetan. Leider hat dieser Einsatz dazu geführt, dass sie Drohungen von mächtigen Großgrundbesitzern erhielt, die sich das Land aneignen wollen. Julia verteidigt ein Gebiet von 900 Hektar, das die Mapuche-Gemeinschaft als ihr angestammtes Territorium beansprucht. Ihr Engagement für den Schutz dieses Gebietes ist tief in der Geschichte der Enteignung der Mapuche verankert – ein Thema, das schmerzhafte Auswirkungen auf die Kultur und Identität dieses Volkes hat.

Ein beunruhigendes und alarmierendes Verschwinden

Julia Chuñil wird seit dem 8. November 2024 vermisst. An diesem Tag verließ sie ihr Haus gemeinsam mit ihrem Hund, um das Vieh auf einer etwa zwei Kilometer entfernten Weide zu kontrollieren. Seither fehlt von beiden jede Spur, und die Suche blieb erfolglos. Ihre Angehörigen schließen ein Verbrechen nicht aus, da Julia wiederholt Drohungen von Großgrundbesitzern in der Region erhalten hatte, die sich das Land der Gemeinschaft aneignen wollen. Als Umweltschützerin wurde Julia eingeschüchtert, weil sie sich weigerte, das angestammte Territorium der Mapuche-Gemeinschaft Putreguel zu verlassen – ein Gebiet, dessen Vorsitz sie innehatte. Sie wurde bereits zuvor von Geschäftsleuten unter Druck gesetzt, ihr Land zu verkaufen und aufzugeben. Im Jahr 2018 führte sie einen Kampf zum Schutz von 900 Hektar indigener Wälder in der

Gemeinde Máfil, was ebenfalls zu Einschüchterungen durch wirtschaftliche Interessengruppen führte. Diese Vorfälle wurden in einer Anzeige dokumentiert, die von der NGO Escazú bei der regionalen Staatsanwaltschaft von Los Ríos eingereicht und am 11. Dezember 2024 in den Medien „La Tercera“ und „Fast Check“ veröffentlicht wurde.

Mehr als zwei Monate sind seitdem vergangen, ohne dass konkrete Informationen über das Schicksal von Julia Chuñil ans Licht kamen, was auf ein mögliches erzwungenes Verschwinden hinweist. Ihr Fall wirft ein Schlaglicht auf die Herausforderungen, denen sich Mapuche-Führungspersönlichkeiten angesichts von Gewalt und Missachtung durch die Behörden stellen müssen, ebenso wie auf das Fehlen angemessener Reaktionen seitens der Regierung. Julias Situation steht exemplarisch für den breiteren Kampf um Autonomie und die Anerkennung der Rechte indigener Völker in Chile.

Das Verschwindenlassen von Menschen

Das Verschwindenlassen von Menschen stellt eine Verletzung einer Reihe von Grundrechten dar, die in der Allgemeinen Erklärung der Menschenrechte verankert sind. Da sie dem Schutz des Gesetzes entzogen und aus der Gesellschaft herausgelöst wurden, sind verschwundene oder vermisste Personen ihren Entführern ausgeliefert, werden oft gefoltert und sind ständig vom Tod bedroht. Wenn sie diesen Albtraum lebend überstehen, können sie lange Zeit unter den physischen und psychischen Folgen dieser Form der Entmenschlichung und den damit einhergehenden Brutalitäten und Folterungen leiden. Neben den Vermissten selbst erleiden auch die Familienangehörigen von diesen ebenfalls eine langsame mentale Folter und sind ebenso Opfer wie die Verschwundenen.

Das Verschwindenlassen wurde im Internationalen Übereinkommen zum Schutz aller Personen vor dem Verschwindenlassen (2006), das am 23. Dezember 2010 in Kraft trat, und im 30. August, dem Internationalen Tag der Verschwundenen, der seit 2011 begangen wird, festgeschrieben. Die Veillée in diesem Jahr hat als Schwerpunkt drei Verschwundene aus drei verschiedenen Kontinenten.

Für weitere Informationen:

https://www.acatfrance.fr/actions/disparition-forcee-de

julia-chunil-defenseure-du-droit-de-la-terre-mapuche/

Sie können handeln:

Indem Sie an den Präsidenten der Republik Chile schreiben:

Appelbrief weiter unten in Englisch

HERRN GABRIEL BORIC FONT

Präsident der Republik Chile

z. Hd. Ihrer Exzellenz Frau Gloria Navarette

Sie können auch eine Email an

echilebelgica@minrel.gov.cl schicken,

den Appelbrief und weitere Informationen finden Sie auf www.acat.lu

 

(To be completed by the sender)

Surname:

First name:

Address:

 

Subject: URGENT APPEAL CONCERNING THE DISAPPEARANCE OF JULIA CHUÑIL

 

Mr President of the Republic,

Following information received from ACAT Luxembourg, I am writing to express my deep concern about the situation of Julia Chuñil, an environmental defender and well-known figure in the fight to protect indigenous lands, who has been missing since 8 November 2024. This alarming situation, which remains unresolved, raises serious questions about the safety of human rights and environmental defenders.

A well-known figure in the Mapuche community of Putreguel, in the Los Ríos region. Her commitment to protecting her community’s ancestral lands has made her a target of repeated threats from powerful landowners. Despite these threats, Julia has continued to defend the rights of her people, a testament to her courage and determination.

Since her disappearance, the search for her has made no progress, and the lack of any concrete response from the authorities is worrying. Julia’s relatives fear that she has been the victim of a criminal act, and it is imperative that the Chilean government take immediate action to find Julia and guarantee the safety of environmental defenders.

I urge you, Mr President, to order a thorough and transparent investigation into this case. It is essential that the Chilean authorities respect their international human rights commitments, particularly with regard to the protection of environmental defenders. Julia’s situation is emblematic of the broader struggles for autonomy and respect for the rights of indigenous peoples in Chile.

I thank you for your attention to this urgent request and hope that you will act swiftly to shed full light on Julia Chuñil’s disappearance. The international community is waiting for concrete action to guarantee the safety and rights of environmental defenders in Chile.

I trust that you will act quickly.

With respect,

 

This letter is addressed to:

President of the Republic of Chile

MR GABRIEL BORIC FONT

 

C/o Her Excellency Mrs Gloria Navarette

Rue des Aduatiques, 106

Etterbeek, 1040 Brussels

The letter has to be franked at 1,70 €.

 

You can also send an email to the President of the Republic

of Chile MR GABRIEL BORIC FONT via

C/o Her Excellency Mrs Gloria Navarette echilebel-gica@minrel.gov.cl

The appeal letter and further information can be found at www.acat.lu

 

ACAT Luxembourg is a politically neutral and independent human rights organisation affiliated to the International Federation of ACAT (FIACAT), which has consultative status with the United Nations, observer status with the African Commission on Human and Peoples’ Rights and participatory status with the Council of Europe.

 

Bilan 2024 de KAIRÓS

En plus de vous adresser nos salutations chaleureuses, nous souhaitons partager avec vous le travail réalisé par la Corporación KAIRÓS au cours de l’année 2024.

Cette année au mois de décembre nous avons entamé un nouveau projet « Chemins d’ouverture » du ministère du Développement social et de la Famille qui sera mis en œuvre au cours de l’année 2025.

Ce programme vise à développer des stratégies pour améliorer la situation économiques et psychosociales des enfants et adolescents de parents qui sont en prison. C’est un nouveau défi, compliqué par la situation dans laquelle vivent ces personnes mineures, mais nous pensons que nous pouvons contribuer à améliorer leur situation et celle des soignants.

Les communes où ce programme sera mis en œuvre sont situées dans la zone nord de Santiago : Huechuraba, Conchalí et Recoleta.

 

Nos jardins d’enfants continuent à être très appréciés par la communauté, ils sont un lieu de rencontre très important.

La formation des équipes éducatives a été intensifiée, ce qui a permis d’intégrer de nouvelles méthodologies pédagogiques dans les deux jardins. Cela améliore certainement le travail avec les enfants et leurs familles.

Nous tenons à vous remercier pour votre soutien et votre confiance dans notre travail. Vous nous permettez de contribuer à améliorer un peu la vie de ces enfants et adolescents et leurs familles, nous mettons toute notre énergie dans ce que nous faisons.

Un gros câlin à chacun d’entre vous, merci beaucoup,

Silvana Buholzer Rivera, directora

Corporación KAIRÓS

 

QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE AU CHILI EN 2024

La situation sociopolitique au Chili en 2024 est une question complexe qui couvre divers domaines, y compris les politiques publiques, l’éducation, la santé et le logement. Le Chili est confronté à divers problèmes sociaux qui reflètent la complexité de son contexte socio-économique, politique et économique.

L’un des problèmes les plus ressentis par les citoyens est le non-respect du payement des pensions alimentaires. Une étude révèle que 84% des pensions alimentaires décrétées par les tribunaux ne sont pas respectés, affectant principalement les femmes, ce qui soulève de graves préoccupations concernant l’égalité des sexes et la justice économique.

La corruption des entreprises est une autre situation qui a affecté la confiance des gens, La faible divulgation des mesures anti-corruption dans les entreprises chiliennes révèle la nécessité d’accroître la transparence dans ce domaine, ce qui pourrait constituer un obstacle pour le développement économique et social.

La violence sexiste : La pandémie a exacerbé la violence à la maison ce qui est devenu un problème important dans la société chilienne, soulignant la nécessité des politiques plus efficaces pour résoudre ce problème. La santé mentale, les symptômes dépressifs et les troubles de santé mentale ont augmenté dans la population, ce qui témoigne du manque de soutien et de ressources adéquates pour y faire face.

Les inégalités socio-économiques : La crise du COVID-19 a mis en évidence les disparités socioéconomiques dans les villes chiliennes, où l’accès aux services et la qualité de vie varient considérablement selon la situation géographique.

Politiques publiques et éducation : La nécessité de réformer l’éducation et la formation professionnel de la santé est urgent, compte tenu de l’augmentation des maladies chroniques et de la complexité des défis actuels en matière de santé publique.

La situation sociale au Chili en 2024 est critique et nécessite une attention urgente aux problèmes de genre, corruption, violence, santé mentale, inégalités et éducation, pour promouvoir une un développement plus équitable et plus durable du pays.

Le Chili est confronté à des défis importants dans divers domaines sociaux et politiques, notamment : l’éducation, la santé, l’inclusion et le logement, qui nécessitent une attention et des réformes important pour améliorer la qualité de vie de ses citoyens.

Veröffentlicht unter chili

Spendenaufruf – appel aux dons

Angesichts der alarmierenden und sogar katastrophalen Gesundheitssituation in vielen Städten und Regionen Boliviens, Chiles und Perus und angesichts der sozialen Lage großer Teile der Bevölkerung – kleine Gelegenheitjobs, ungelernte Arbeitskräfte, Straßenhändler – ohne soziale Sicherheit oder ein reguliertes Gesundheitssystem sind viele Menschen nach drei Monaten Ausgangssperre / Quarantäne finanziell am Boden und müssen Tag für Tag kämpfen, um die Grundbedürfnisse ihrer Angehörigen zu gewährleisten.


Aus diesem Grund richten wir diesen Spendenaufruf an Sie, um unseren Partnerverbänden bei der Unterstützung der Bedürftigsten und Schwächsten zu helfen.  


Bitte versehen Sie Ihre Spenden an unser CCPL LU75 1111 0897 7348 0000 mit dem Zusatz: „don covid-19“.

Vielen Dank für Ihr Engagement

 

Vu la situation sanitaire alarmante voir catastrophique (lire les articles précédents) dans maintes villes et régions de Bolivie, du Chili et du Pérou et vu la situation sociale d‘une grande partie de la population – petits emplois d‘occasion, travailleurs non qualifiés, commerce informel – sans sécurité sociale ni système de santé réglementé, beaucoup de gens sont, après trois mois de confinement/quarantaine, financièrement à bout et
doivent lutter au jour le jour afin d‘assurer les besoins élémentaires de leurs proches.

C‘est pourquoi nous vous adressons cet appel aux dons pour accompagner nos associations partenaires à soutenir les plus nécessiteux et les plus vulnérables.

Veuillez munir vos dons à notre CCPL LU75 1111 0897 7348 0000 de la mention „don covid-19“.

Merci pour votre engagement

De nouvelles perspectives pour six communautés mapuche

Du 12 au 16 novembre 2017 notre collaboratrice indépendante Kim Nommesch séjournait à Temuco au Chili pour le suivi de notre projet „Renforcement de six organisations communautaires mapuche et de leur sécurité alimentaire dans la commune de Vilcún 2016-2019“ avec notre partenaire local FUNDECAM. Voici ses impressions et son évaluation du projet et de la situation actuelle en territoire mapuche.

Vers la fin de l’année passée, FUNDECAM (Fondation pour le développement des petits paysans) a initié un nouveau projet avec le soutien de Niños de la Tierra (NITI) – et donc avec votre soutien! Notre partenaire FUNDECAM s’est engagé depuis de nombreuses années en faveur des petits paysans ma­puche qui vivent en milieu rural.

Aujourd’hui, 10% de la population du Chili s’identifie comme indigène, le plus grand groupe étant les personnes d’origine mapuche. La majorité vit en ville, mais environ 30% vivent dans les zones rurales dans des conditions de vie difficiles. Les responsables politiques aiment souligner que le Chili est aujourd’hui un pays « riche » et sont fiers d’être Etat membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mais le succès économique n’atteint qu’une partie très minoritaire des habitants – le niveau d’inégalité des revenus reste un des plus élevés au monde.
Depuis la fin de la dictature, le gouvernement a introduit des mesures di­verses destinées aux personnes indigènes telles que des bourses d’études ou des dispositions pour faciliter la récupération de leurs terres. Or, l’accès à ces aides est difficile, en raison des obstacles du système bureaucratique, du manque d’information des groupes cibles mais aussi en raison des attitudes racistes persistantes à l’encontre des personnes d’identité mapuche.

Un meilleur avenir à travers l’autonomisation et la cohésion sociale
Les efforts conjoints de FUNDECAM et de NITI ont pour objectif d’offrir de nouvelles perspectives aux membres des communautés. Il s’agit de favoriser l’autonomie des bénéficiaires en facilitant l´accès à l’information et en renforçant les compétences sociales et productives. Le projet se déroule dans six communautés de la municipalité de Vilcún (au Sud, près de Temuco). Lors de réunions et d’ateliers réguliers, les responsables de FUNDECAM discutent avec les membres de la communauté sur leurs droits en tant qu’indigènes, sur les défis personnels et structurels des bénéficiaires ainsi que sur les pratiques culturelles, les traditions culinaires et les méthodes de production tradition­nelles qu’il s’agit de raviver et de conserver. Les sujets de discussion sont définis de manière participative: les connaissances sont acquises et les lignes de conduite sont mises au point grâce au dialogue.

L´équipe de FUNDECAM devant ses bureaux à Temuco

Complémentairement, FUNDECAM a introduit un fond de roulement: des micro-crédits sont alloués aux bénéficiaires sur demande pour réaliser des investissements qui leur permettent d’assurer la sécurité alimentaire et d’augmenter leurs revenus. Ces crédits sont remboursables à moitié. Les montants sont investis par exemple dans l’achat de bétail, la mise en place d’enclos ou l’achat d’outils, tels qu’une machine à coudre. À côté de l’effet économique, un effet social se produit aussi: les bénéficiaires se réunissent plus régulièrement (ce qui est malheureusement de moins en moins le cas dans les communautés) et discutent pour décider en commun des modalités de gestion du fonds et son administration.

Avec l’aide de FUNDECAM, ils renforcent de cette manière leurs capacités de gestion puisqu’il faut comparer les prix pour trouver la meilleure offre, réaliser l’achat, demander des factures etc. Une ou plusieurs personnes sont chargées de réunir les sommes remboursées et de mettre l’argent sur un compte bancaire pour assurer la transparence du processus. Souvent, les bénéfi­ciaires hésitent à faire des démarches officielles, en raison des attitudes racistes auxquelles ils sont confrontés. Ainsi, certains d’entre eux sont entrés pour la première fois dans une banque et cette expérience a créé un effet multiplicateur positif : une prochaine fois ils hésiteront moins et se sentiront plus à l’aise en face des employés.

Rencontre avec l‘intendante de la région La Araucania, une ancienne collaboratrice de FUNDECAM, et quelques dirigeants locaux

 

Rencontres sur le terrain
Sur demande de NITI, j’ai rencontré deux communautés lors de la visite de suivi à savoir „Juan Ancamil“ et „Juan Segundo Mariluan“. La première est dirigée par une femme très engagée, la deuxième par un dirigeant qui exerce sa fonction depuis de nombreuses années. Dans cette dernière, ainsi que dans les autres communautés du projet l´accès à l´eau constitue un problème majeur. Quand le printemps s’annonce, les réserves d’eau s’épuisent et les habitants dépendent de la municipalité qui fournit en camion-citerne 500 litres d’eau par semaine et par ménage.

La communauté mapuche „Juan Ancamil“

Dans toutes les communautés le nombre de femmes qui participent aux réunions est significativement plus élevé que celui des hommes. Ceci s’explique par le fait que les hommes partent au nord du pays pour y gagner de l’argent en tant que travailleurs saisonniers par exemple dans les plantations de fruits.

grands-parents avec leur petite-fille – bénéficiaires du projet – après la réunion de la communauté „Juan Segundo Mariluan“.

L’accès à la terre est le sujet prédominant dans toutes les discussions, indépendamment de la communauté. À la fin du 19e siècle, l’Etat chilien a en effet pris possession de vastes régions du territoire ancestral des indigènes. Les terrains ont été attribués à des colons majoritairement d’origine européenne, surtout à des allemands et des suisses. Le
peuple mapuche a continué la lutte pour récupérer ses terres jusqu’à ce jour. La discussion sur la relation avec les populations indigènes envenime toujours le pays.

Vous entrez en territoire Mapuche

Les différentes options pour aborder la cause mapuche a aussi créé des controverses dans les débats sur les élections présidentielles (le premier tour a eu lieu le 19 novembre)Dans ces conditions, FUNDECAM s’efforce à renforcer les connaissances sur les droits et les devoirs des personnes d’identité mapuche, le fonctionnement des institutions, surtout. Parallèlement, la fondation souligne le passé, l’histoire du peuple mapuche, son identité et ses pratiques traditionnelles, surtout les méthodes qui se sont avérées durables pour améliorer la production agricole.

Graffiti sur un mur à Temuco: „Aucun propriétaire n‘est victime“, inscription faisant référence aux conflits concernant l‘accès aux terres

En effet, dans un contexte d’oppression de longue date et aux visages multiples, il faut comprendre qu’il ne suffit guère d’introduire de nouveaux subsides et de nouvelles procédures administratives (et bureaucratiques). Pour améliorer les conditions de vie, renforcer la cohésion sociale et créer plus de justice au niveau de l’accès aux terres, il faut prendre en considération le côté culturel et historique, il faut améliorer les compétences sociales et l’information sur les droits, tout cela pour stimuler une transformation sociale et économique durable.

Kim Nommesch

photos: Kim Nommesch