BILAN DES ACTIVITÉS 2020

Die deutsche Fassung dieses Beitrags (Rückblick auf das Jahr 2020) finden Sie in unserem INFO-Heft 1-2021 auf Seite 2-5 sowie hier

Administration de Niños de la Tierra

Après la démission de Kim Nommesch en janvier et la démission de Michel Schaack (qui reste collaborateur bénévole) en juin ainsi que l’année sabbatique demandée par Gaby Stoos, le conseil d’administration se compose de 12 membres  à l’issue de l’assemblée générale annuelle le 25 juin 2020. Ceux-ci se sont consultés lors de 12 réunions mensuelles, ainsi que lors de la journée de réflexion le 29 février 2020, sur l’avenir de notre ONG, sur nos projets et la coopération avec nos partenaires. En raison de la pandémie, l’assemblée générale et 6 réunions mensuelles devaient être organisées par visioconférence. Les groupes de travail pour les projets, les relations publiques, le bénévolat et la comptabilité se sont réunis 6 fois au total, dont 4 par le biais d’une conférence visuelle.

Carmen Albers est toujours employée indépendante de notre ONG en charge de l’élaboration des projets. A partir du 1er octobre, Patricia Garcia sera assistante indépendante au secrétariat.

Conseil d’administration

Après l’assemblée générale notre conseil d’administration se composait comme suit :

Jean-Paul Hammerel (Fenningen), Marco Hoffmann (Consdorf), Julie Kipgen (Bettemburg), Marie-José Kohn-Goedert et Marcel Kohn (Bettemburg), Rose Ludwig-Bohler et Georges Ludwig (Bettemburg), Fernande Schaack-Rasquin (Crauthem) , Axel Schneidenbach (Düdelingen), Yvette Schweich-Lux et Claude Schweich (Bettemburg), Gaby Wewer (Bettemburg)

Collaborateurs/trices: Michel Schaack (Crauthem) et Claire Zimmer (Luxembourg)

Selon les statuts de notre ONG, les postes au Conseil d’Administration ont été distribués lors de la première session après l’Assemblée Générale:

Président: Marco Hoffmann;

Vice-président: Julie Kipgen;

Trésorier: Jean-Paul Hammerel;

Trésorier adjoint: Georges Ludwig;

Secrétaire: Rose Ludwig-Bohler;

Secrétaire adjoint: Julie Kipgen.

Présidents d’honneur: Michel Schaack et Claude Schweich

Relations publiques

Notre newsletter INFO paraît quatre fois par an avec un tirage de 1 300 exemplaires. Envoyé par courrier / email, il nous permet de tenir nos sympathisants informés de nos projets et de transmettre des nouvelles importantes sur nos pays cibles la Bolivie, le Chili et le Pérou. Notre page d’accueil www.niti.lu est coordonnée par Marcel Kohn. En plus de toutes les informations importantes sur notre ONG, vous pouvez également accéder aux éditions PDF de nos newsletters INFO. Nous sommes également représentés sur Facebook: Julie Kipgen gère notre page «Niños de la Tierra Asbl».

Remise de chèque en public

• sous la verrière des Hauts Fourneaux Esch-Alzette: Südstroum „Escher Kulturlaf“ (13.10.)

Présence de membres de Niños de la Tierra

Au cours de l’année 2020, notre organisation était représentée aux événements suivants:

• Réunion d’Information du MAE et du Cercle des ONG „Charte contre les abus et les harcèlements sexuels“ (14.01.)

• Session académique de la section Amiperas à l’occasion du „50ème anniversaire de la section Amiperas Bettembourg“ (15.02.)

• Stand à l’accueil des nouveaux habitants de notre commune (02.03.)

• Bazar des «Fraen a Mammen Réiserbann» (08.03.)

• Réunion de „Beetebuerg hëlleft“ par visioconférence (07.05.)

• Assemblée générale de „Beetebuerg hëlleft“ par visioconférence (27.05.)

• Assemblée générale de Cristo Vive Europa par vidéoconférence (13.06.)

• Assemblée générale du Cercle des ONG par vidéoconférence (29.06.)

• Rencontre avec Bernard Christophe (concernant les Indiens Kolla, Argentine) (22.08.)

• Rencontre avec des représentants de l’ONG «OGBL solidarité syndicale» (22.09.)

• Réunion de «Beetebuerg hëlleft» (30.09.)

Partenaires en visite 

• Nous avons rencontré Diane Catani, fondatrice et responsable du projet «Teatrobus» à Santiago du Chili, le 9 janvier, elle a apporté des nouvelles de son projet. Le 24 janvier, Diane a tenu une conférence au Beetebuerger Jugendhaus sur le thème «Le Chili en feu». Le 14 octobre, Diane nous a de nouveau rendu compte de son projet au „Gréngen Haus“.

• En raison de la pandémie, la visite de Karoline Mayer prévue pour juin a été annulée.

Nos bénévoles 2019/2020

Le 12 août 2019, Alissa Franz est partie pour la Bolivie pour travailler à Tirani dans l’un de nos projets cofinancés. En raison de la pandémie, elle a dû interrompre son année de bénévolat et revenir au Luxembourg fin mars. Le 10 juillet, elle a rendu compte au Conseil d’Administration de son bénévolat en Bolivie.

Distinctions pour nos partenaires

Martha Ruiz de notre organisation partenaire CONTEXTO à Potosi a participé aux récentes élections en Bolivie et a été élue «diputada supraestatal».

Nos projets cofinancés 2020

  • «Renforcer le développement intégral des enfants et des jeunes à l’école Nuevo Amanecer» à Korihuma (Bolivie) avec notre organisation partenaire ANAWIN (2017-2020)
  • «Amélioration et consolidation de la sécurité alimentaire» sur les hauts plateaux autour de Montecillo et Chapisirca (municipalité de Tiquipaya) dans le département de Cochabamba en Bolivie, organisation partenaire ANAWIN (2020-2022)
  • Tirani3 «Amélioration des conditions de vie» (Buen Vivir) dans les communautés de Tirani, Taquiña Chica et Andrada (Bolivie) avec notre organisation partenaire FCVB (2019-2021)
  • Trabajo digno II, droit au travail décent et à la sécurité sociale pour les personnes défavorisées à Cochabamba (Bolivie): un projet en collaboration avec OGBL Solidarité Syndicale. Organisation partenaire: KALLPA par Martine Greischer (2019-2021)
Projet non cofinancé
Extension de la structure organisationnelle et amélioration des conditions de vie de trois communautés mapuche de la commune de Lautaro (Chili) (2020-2022), en collaboration avec „Beetebuerg hëlleft“ Organisation partenaire: FUNDECAM
 
Sans cofinancement public, nous soutenons également:
  • l’école d’art et de musique EPA à Viña del Mar (Chili)
  • le projet «Teatrobus» de Diane Catani à Santiago du Chili
  • le foyer pour enfants «Hogar Esperanza» à Santiago du Chili
  • l’école mapuche «Kinderhort Pewma Rayen» par Fundecam près de Temuco (Chili)
  • le centre pour femmes Sonqo Wasi à Cusco (Pérou) avec «Beetebuerg hëlleft»: aide psychologique, juridique, médicale et sociale pour les femmes et les enfants victimes de violence domestique

Il convient également de mentionner le succès de notre appel aux dons «Aide COVID-19» pour soutenir les plus démunis et les plus vulnérables au Chili, en Bolivie et au Pérou pendant la pandémie.

Encore une fois, un grand merci à nos fidèles donateurs pour leur compassion et leur engagement en 2020.

Rose Ludwig-Bohler, secrétaire, février 2021

 

Le projet „Trabajo Digno“ de l’association Kallpa à Cochabamba

Fin décembre, Martine Greischer, directrice du projet « Trabajo Digno » à Cochabamba nous a rendu attentif à un article paru dans le journal en ligne bolivien GUARDIANA https://guardiana.com.bo/iniciativas/empleo-digno/ sur le travail de son association Kallpa. Voici la traduction en français de cet article :

« Trabajo Digno » (travail décent) peut vous aider à trouver un emploi gratuitement. Trabajo Digno travaille depuis 2011 à Cochabamba dans le cadre de la Fondation Kallpa. Il soutient les personnes qui cherchent à avoir un revenu décent et ceci dans cinq domaines : recherche d’emploi, entreprises prospères, protection du travail, aide juridique et sécurité sociale. Elle a déjà accompagné 4 500 personnes dans ces cinq domaines et en a formé 21 000 en ateliers. Weiterlesen

Etat de Bolivie Plurinational, le retour à la démocratie en 363 jours

Commentaire sur les élections présidentielles en Bolivien

par Rodrigo Aramayo Mercado et l’équipe ANAWIN

Cochabamba 22.10.20

363 jours se sont écoulés depuis le 20 octobre 2019, date à laquelle le récit de la fraude a été imposé pour annuler le résultat de l’élection qui aurait instauré Evo Morales pour la quatrième fois comme président de la Bolivie. Dans les 21 jours qui suivaient (entre octobre et novembre 2019), une profonde construction sociologique a resurgi manifestant un prétendu droit coutumier du citoyen urbain blanc créole et oligarque (« l’humain ») en tant que seul propriétaire de la destination du pays andin-amazonien, au détriment du paysan indigène (considéré comme « le barbare »). Ce dernier a essayé au cours des 14 dernières années de récupérer une charte de citoyenneté et a eu l’audace de revendiquer son droit d’être protagoniste de la construction de l’État. Weiterlesen

Notre appel aux dons et aide COVID-19

En réponse à notre appel aux dons dans INFO 2-2020, sur Internet et sur Facebook, nous avons reçu jusqu’au 1er septembre 9 040 € de dons privés et 10 000 € de la part de «Sozialaktioun Réiserbann». Nous avons transféré un total de 34 500 € à nos organisations partenaires en Bolivie, au Chili et au Pérou.

 

Un grand MERCI pour tous les dons spontanés!

 

Voici quelques extraits de la correspondance avec nos partenaires sur la situation respective.

Die deutsche Version dieses Artikels finden Sie in INFO 3-2020.

 

Karoline Mayer / FUNDACIÓN CRISTO VIVE CHILE,
Santiago de Chile 17.08.2020

Aliments de base pour les plus dépourvus

J’ai souvent l’impression d’être de nouveau sous la dictature, je suis très, très triste! Les «malades normaux» ne sont pas traités ou ne sont pas traités à temps et meurent parce que tous les médicaments se concentrent sur Corona. Je fais des funérailles comme jamais auparavant: du coma diabétique, du manque de dialyse, de la pneumonie – pas de Covid-19, des crises cardiaques – car aucun ECG n’a été fait à temps (…) Les médias répandent la peur jour et nuit. En même temps, il y a des flambées répétées de résistance politique. Il y a une bonne semaine, Marla m’a appelé à dix heures et demie pour dire qu’il y avait un «incendie» devant notre centre de santé et d’autres endroits à Recoleta et que les insurgés pourraient attaquer le centre de santé. Je lui ai dit que le veilleur de nuit parlerait aux «insurgés». S’ils ne l’écoutent pas, il doit m’appeler tout de suite, je serai là dans 10 minutes. Ils l’ont écouté (…)

 

Ana María Galiano  / FUNDACIÓN CRISTO VIVE PERÚ,
Cusco, Perou  24.07.2020

Cuisine communautaire

Les prix des denrées alimentaires sont excessivement élevés, tout comme ceux des désinfectants. En pharmacie, les médicaments sont 3 à 10 fois plus chers que la normale.

 

Michaela Weyand / ESCUELA POPULAR DE ARTES,
Viña del Mar, Chili 17.08.2020

Faire la queue pour les repas

Viña del Mar a eu un couvre-feu strict en raison de Corona depuis la mi-juin. Les écoles sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Il y a actuellement 86 enfants et jeunes inscrits à l’EPA. Les parents et les élèves rapportent que le lien avec l’EPA et la possibilité de poursuivre leur éducation musicale sont très importants pour eux dans la situation actuelle (…) Les cours et les discussions ont été mis en ligne dès que possible, ce qui était un grand défi , car bien sûr, toutes les familles ne disposaient pas de l’équipement approprié ni d’accès Internet à la maison. Des webcams, des ordinateurs portables et des cartes prépayées pour l’accès à Internet ont été mis à la disposition des élèves, une hotline technique a été mise en place et des cours de formation ont été organisés. Bon nombre d’instruments ont été prêtés aux élèves afin qu’ils puissent s’exercer à domicile (…)

 

Rodrigo Aramayo Mercado / Asociación ANAWIN,
Cochabamba, Bolivie 18.09.2020

Quant au fonds COVID, nous avons adapté le projet à la production de légumes dans les petits jardins familiaux. À Korihuma, nous devions commencer à planter avec 50 familles la semaine prochaine alors que le froid s’est calmé, mais les organisations sociales opposées au gouvernement de transition ont appelé à une grève générale avec des barrages routiers. Ils ne nous ont pas laissé passer. Nous sommes impatients de reprendre les activités dans les prochains jours. Nous avons acheté des plantes et des matériaux pour les clôtures afin de protéger les parcelles des animaux domestiques en liberté dans la campagne. De nombreuses familles à Korihuma ont été durement touchées par Covid-19 et par la quarantaine et ne pouvaient pas travailler pour générer leurs revenus (…)

 

Mercedes Gutiérrez / FUNDACIÓN CRISTO VIVE BOLIVIA,
Cochabamba, Bolivie 12.08.2020

Projet de soupe populaire

À Tirani, notre personnel a repris son travail dans les institutions. Nous envisageons d’ouvrir prochainement des soupes populaires, qui proposeront également de la nourriture à bas prix, afin que nos enfants aient quelque chose à manger tous les jours. Mais il faut attendre un peu car il y a actuellement trop de personnes infectées (…)

 

Sandra Buholzer / Corporación KAIRÓS,
Santiago de Chile 14.07.2020

Aide d’urgence

12 familles de nos enfants sont infectées, 60 mères ou pères sont sans travail. Nous essayons de les soutenir avec de la nourriture, des vêtements, des couches et du gaz pour le chauffage et la cuisine. Mais ce n’est pas assez (…)

 

Martine Greischer / Fundación KALLPA/Trabajo Digno,
Cochabamba, Bolivie 30.07.2020

 

Bon nombre des personnes dont nous nous occupons dans notre institution vivaient du produit de leur petite échoppe dans les rues du centre. Ils n’ont pas été autorisés à vendre quoi que ce soit pendant 3 mois. Pour survivre, ils ont dû «grignoter» leur fonds de roulement et n’ont plus rien pour recommencer. Grâce au don Covid de Niños de la Tierra, 69 personnes ont pu recevoir un petit capital de démarrage pour leurs ventes de rue. 22 familles dans le besoin ont reçu de la nourriture (…)

 

Diane Catani / TEATROBUS,
Santiago de Chile 14.07.2020

Distributions de repas

Chaque dimanche, 400 portions de déjeuner sont préparées et distribuées à ceux qui en ont besoin par des bénévoles. Le reste de la semaine, ils reçoivent un soutien de l’État, principalement des pâtes et du riz. Nous ajoutons ensuite un panier de fruits, de légumes et de viande (…) Beaucoup d’enfants de la troupe de théâtre ont des problèmes de sommeil et de nutrition et certains souffrent de dépression. Nous utilisons une partie des dons de Niños de la Tierra pour une aide psychologique (…)

 

María Rodríguez / CONTEXTO,
La Paz, Bolivie 21.07.2020

Formation en boulangerie

Notre pays est actuellement politiquement divisé, une partie de la population est pour le gouvernement et l’autre est contre. Et en termes de santé, nous manquons d’hôpitaux pouvant accueillir des patients atteints de COVID19 (…) Pour le moment, 22 familles ici dans le District 12 d’El Alto dépendent de notre aide directe: Des aliments de base comme le riz, le sucre, le thon, le lait, l’huile mais aussi des articles d’hygiène contre Covid 19 tels que du gel alcoolique, des masques et du savon pour les mains sont distribués (…) Nous organisons également des cours de boulangerie: Plusieurs bénévoles sont formés à la production de pains et petits pains. Les produits de boulangerie sont ensuite vendus à un prix raisonnable ou même donnés pour soulager le sort des pauvres.

Spendenaufruf – appel aux dons

Angesichts der alarmierenden und sogar katastrophalen Gesundheitssituation in vielen Städten und Regionen Boliviens, Chiles und Perus und angesichts der sozialen Lage großer Teile der Bevölkerung – kleine Gelegenheitjobs, ungelernte Arbeitskräfte, Straßenhändler – ohne soziale Sicherheit oder ein reguliertes Gesundheitssystem sind viele Menschen nach drei Monaten Ausgangssperre / Quarantäne finanziell am Boden und müssen Tag für Tag kämpfen, um die Grundbedürfnisse ihrer Angehörigen zu gewährleisten.


Aus diesem Grund richten wir diesen Spendenaufruf an Sie, um unseren Partnerverbänden bei der Unterstützung der Bedürftigsten und Schwächsten zu helfen.  


Bitte versehen Sie Ihre Spenden an unser CCPL LU75 1111 0897 7348 0000 mit dem Zusatz: „don covid-19“.

Vielen Dank für Ihr Engagement

 

Vu la situation sanitaire alarmante voir catastrophique (lire les articles précédents) dans maintes villes et régions de Bolivie, du Chili et du Pérou et vu la situation sociale d‘une grande partie de la population – petits emplois d‘occasion, travailleurs non qualifiés, commerce informel – sans sécurité sociale ni système de santé réglementé, beaucoup de gens sont, après trois mois de confinement/quarantaine, financièrement à bout et
doivent lutter au jour le jour afin d‘assurer les besoins élémentaires de leurs proches.

C‘est pourquoi nous vous adressons cet appel aux dons pour accompagner nos associations partenaires à soutenir les plus nécessiteux et les plus vulnérables.

Veuillez munir vos dons à notre CCPL LU75 1111 0897 7348 0000 de la mention „don covid-19“.

Merci pour votre engagement

ILS COMBATTAIENT POUR LA JUSTICE

Début 2020, plusieurs personnalités d’Amérique du Sud et d’Europe nous ont quittés, qui ont eu un impact durable sur les fondements philosophiques et matériels de la coopération entre les deux continents.
Cette petite nécrologie leur est dédiée…

ERNESTO CARDENAL (1925-2020), Nicaragua
Ernesto Cardenal est décédé à l’âge de 95 ans  le 1er mars 2020 dans son pays natal, le Nicaragua. Le prêtre rebelle, politicien socialiste et poète de renommée mondiale était particulièrement bien connu au Luxembourg parmi les groupes engagés du Tiers-Monde. A la fin des années 1970, son livre „L’Evangile des paysans de Solentiname“ est devenu un best-seller au Luxembourg. Le sympathique homme à la barbe blanche et au béret noir s’est rendu à plusieurs reprises au Luxembourg pour présenter son oeuvre en particulier aux jeunes et pour leur donner courage de ne pas abandonner la lutte pour une société plus juste. Je me souviens quand en novembre 1996, il s’est adressé aux 300 auditeurs enthousiastes du Cercle de Luxembourg: «Nous sommes ici pour changer le monde / jusqu’à ce qu’il y ait une planète de justice et d’amour / que l’énorme richesse / ne soit pas seulement pour les riches… »

(photo: Michel Schaack)

MARIANO PUGA (1931-2020), Chili
Tout comme Ernesto Cardenal, Mariano Puga vient d’une famille riche et était un prêtre catholique.
Dans les années 1990, grâce à notre amie Karoline Mayer, plusieurs membres du conseil d’administration de „Chiles Kinder“, dont le soussigné, ont rencontré le grand prêtre ouvrier du quartier pauvre de La Legua/Santiago du Chili. Puga a gagné sa vie comme peintre en bâtiment. J’ai été très impressionné par un service qu’il a célébré avec sa communauté qui a activement participé à la célébration. Surtout les femmes. Les pauvres ont témoigné de leurs peurs et de leurs inquiétudes. Des chants accompagnaient le service religieux, le prêtre Puga accompagnait à l’accordéon.
Tout au long de sa vie, Puga a été avec les petites gens, les exploités et les laissés-pour-compte. Il était l’une des figures clés de la lutte pour les droits de l’homme, pendant le régime militaire (1973-1999) jusqu’à sa mort en mars de cette année. Ses cendres furent répandues dans les bidonvilles dans lesquels il avait vécu et combattu.

(photo: comune di sesto san giovanni)

LUIS SEPULDEVA (1949-2020), Chili
Luis Sepuldeva est l’un des écrivains les plus importants du Chili. Son travail se caractérise par sa participation au sort des gens sans voix et à la défense de l’environnement. Son œuvre la plus célèbre, „Le vieil homme qui lisait des romans d’amour“, a été traduite en près de 50 langues. Le politicien de gauche a écrit ce passage en exil parce qu’il a été contraint de quitter son pays natal pendant la dictature (1973-1999).
Sepuldeva est décédé en Espagne des suites de la maladie de Covid-19.
Un portrait de Sepuldeva est disponible dans la „médiathèque arte“ sous le titre »Résistance au bout du monde«. Jusqu’au 16 juillet 2020 uniquement.

(photo: gettyimages.com)

NORBERT BLÜM (1935-2020), Allemagne
Norbert Blüm, homme politique de la CDU et ministre fédéral allemand du Travail et de l’Ordre social de 1982-1998 entre dans l’histoire comme un combattant audacieux pour la dignité humaine et la justice sociale.
À l’été 1987, Blüm s’est rendu au Chili. Il voulait visiter la fameuse „Colonia Dignidad“ du chef de secte Paul Schäfer, à l’époque également un centre de torture des services secrets chiliens, On lui refusa l’entrée. Le dictateur Pinochet cependant, qui avait de bonnes relations avec le premier ministre bavarois et chef de la CSU, Franz Josef Strauss,
reçut le „Herz-Jesu-Marxist“. Blüm ne voulait pas de causette frivole, mais parlait  franchement. „Vous êtes un tortionnaire“, dit-il au président chilien.
Lorsque Strauss en colère demandait des explications à Blüm, celui-ci déclara: «Comme politicien chrétien je ne peux pas dénoncer les violations des droits de l’homme en Union soviétique et taire celles en Amérique latine. »

J’avais l’honneur de rencontrer Norbert Blüm lors de la cérémonie de la fondation de l’ONG „Kindernothilfe Luxembourg“ en juin 2009. Le politicien combatif et courageux est décédé après une vie accomplie en avril de cette année. En 2016, le gouvernement chilien l’avait honoré avec une grande distinction.

(photo: Michel Schaack)

FERDY FISCHER (1932-2020), Luxembourg
J’ai rencontré Ferdy Fischer, né à Kayl, à Belair. J’étais membre enthousiaste de son „Bouwe Chouer“. Un disque avec cinq chants de Noël luxembourgeois témoigne de l’un des meilleurs chœurs d’enfants de notre pays.
Au début des années 80, des chrétiens engagés, dont ma femme et moi, se sont réunis avec l’aimable prêtre pour discuter du problème Nord-Sud. En 1997, Ferdy était l’un des cofondateurs du premier magasin du Tiers-Monde au Luxembourg. Il a suivi les événements dans les pays pauvres avec beaucoup d’intérêt. Lorsque la région du Sahel souffrait d’une grave sécheresse au début des années 80, il a fondé l’organisation d’aide humanitaire „Chrëschte mam Sahel“ en 1984, dont il était le président jusqu’à sa mort.
Ferdy Fischer a été prêtre pendant 63 ans. D’une grande bonté et modestie, il est décédé à la maison de retraite de Belair en mars 2020.

(photo: OGBL)

ARMAND DREWS (1956-2020), Luxembourg
J’ai rencontré Armand Drews pour la première fois en décembre 1988. Il accompagnait Lucien Lux, bourgmestre de Bettembourg, qui avait rejoint une délégation de cinq personnes de l’organisation d’aide locale „Chiles Kinder“ pour visiter le Chili.
Le syndicaliste socialiste y a rencontré des combattants de la paix exceptionnels: sœur Karoline Mayer, qui partage toujours sa vie avec les pauvres, et Clotario Blest, le chef du syndicat chrétien de gauche, âgé de 90 ans, ami du charismatique président chilien Salvador Allende (1970-1973).
Armand, comme cela m’a été confirmé à plusieurs reprises, a défendu les petites gens, que ce soit à la Mairie de Luxembourg (2005-2018), au syndicat OGBL ou au Cercle des ONG, dont il était le président de 2013 jusqu’à sa mort. Ces dernières années, nous avons été en contact avec lui parce que „Solidarité Syndicale OGBL“ et „Niños de la Tierra“ (anc. Chiles Kinder) soutiennent ensemble le projet „Trabajo Digno“ de Martine Greischer à Cochabamba (Bolivie) .
Armand, un combattant pour un monde plus juste, a été arraché à la vie à seulement 63 ans le 16 avril 2020.

Michel Schaack

„Seul l’amour est révolutionnaire“

Assemblée Générale annulée

Chers amis et sympathisants de NIÑOS DE LA TIERRA anc. Chiles Kinder:

A la suite de la pandémie COVID-19 le Conseil d’Administration de Niños de la Tierra asbl. est au regret de devoir annuler son

Assemblée Générale ordinaire 2020

prévue pour jeudi, 26 mars 2020 à Bettembourg

et de la reporter à une date ultérieure.

La route critique que doivent suivre les Boliviens

Historique et analyse des troubles en Bolivie
par Rodrigo Aramayo, directeur de notre ONG partenaire ANAWIN, Cochabamba

Après 14 ans de relative stabilité sociale, politique et économique, la Bolivie est bouleversée et au bord du chaos depuis le jour des élections. La question qui se pose: quel est vraiment le facteur qui a déclenché cette confrontation?
Compte tenu de ces 4 semaines, le 20 octobre ont eu lieu les élections nationales pour élire le président, le vice-président et les parlementaires. Cette même nuit, lors du dépouillement du scrutin, le corps électoral a ordonné la coupure de la transmission publique des résultats. A ce moment, après que 85% des bulletins étaient dépouillés, l’écart entre le président sortant/candidat indigène Evo Morales et le candidat de centre-droite Carlos Mesa s‘élevait à 4%. Au cas où ce résultat serait définitif, conformément à la Constitution de l’État, il faudrait procéder à un deuxième scrutin entre les deux candidats. Il était clair qu’alors tous les fronts s’uniraient contre Morales, menant Mesa à la présidence. Le lendemain, lorsque la transmission a repris, l’écart est passé à plus de 10% et Evo Morales a été proclamé vainqueur et président de l’État plurinational de Bolivie pour un nouveau mandat de 2020-2015 et qui devrait débuter le 22 janvier.
A partir de ce moment, c’est une autre histoire. Face à l’appel à la résistance et aux allégations de fraude de Carlos Mesa, les principales villes de Bolivie ont réagi en mobilisant les secteurs de la classe moyenne. Santa Cruz, principal centre économique du pays, prend le relais des mouvements civiques qui se généralisent rapidement dans les villes, la stratégie est de paralyser toutes les activités publiques, privées, commerciales en élevant des barricades dans les rues défendues par les citoyens pour bloquer avec force toute circulation et tous les moyens de transport aussi bien dans les zones centrales que résidentielles. Dans les secteurs populaires et périphériques pourtant, on remarque que les activités se poursuivent normalement, premier symptôme que le mouvement de rejet d’une éventuelle fraude a des teintes classistes. Immédiatement, le gouvernement annonce un accord avec l’OEA (Organisation des États américains) pour auditer les résultats des élections dans les 10 jours, précisant qu’en cas de panne informatique, il accepterait le scrutin, accord qui n’arrête pourtant pas les mobilisations. Les jours qui suivent, les protestations deviennent plus radicales, on parle déjà de démission et de nombreux groupes de jeunes sur les motos et les VTT apparaissent dans les rues avec des attitudes qui dénotent une plus grande agressivité, attaquant et incendiant les bureaux du corps électoral. Ces groupes sont chargés de protéger les barricades qui se multiplient à chaque recoin des centres urbains résidentiels. Dans ce scénario de répudiation de la classe moyenne, les réseaux sociaux deviennent le meilleur moyen de communication et de diffusion de messages à fort contenu raciste et appellent à maintenir la résistance jusqu’à la démission du président indigène.

Partisans du candidat de droite Carlos Mesa brûlant des bulletins de vote à La Paz

Entretemps les organisations sociales indigènes et les zones populaires urbaines réagissent avec des marches de masse pour défendre Evo Morales et le gouvernement en insistant sur le respect du vote rural et la légalité du nouveau mandat. Ainsi ont lieu les premiers affrontements entre ces deux groupes à Santa Cruz, Cochabamba et La Paz, avec un bilan de 3 morts et des centaines de blessés. La police fait des efforts tièdes pour calmer les esprits mais finalement elle ne cherche qu’à protéger les quartiers résidentiels contre d’éventuels actes de vandalisme face à la panique générée par les messages alarmistes qui se produisent sur les réseaux sociaux.
Le 10 novembre, un événement majeur déstabilise le gouvernement jusque-là fort d’Evo Morales: l’émeute policière de Cochabamba qui se propage rapidement dans tout le pays. Les forces armées qui jusqu’à présent ont maintenu leur position de ne pas descendre dans la rue pour faire face au peuple recommandent au président de démissionner.
Le même jour, le président déclare que les examinateurs de l’OEA ont constaté des irrégularités dans le processus électoral. Il annonce immédiatement de nouvelles élections avec de nouveaux acteurs qui se tiendraient le 15 décembre. Dans l’après-midi, le président Morales qui se trouvait dans la région tropicale de Cochabamba, le principal bastion du MAS (Mouvement vers le Socialisme), proclame que le coup d’État de la police a été lancé avec l’ingérence directe de l’extrême droite internationale et démissionne, de même le vice-président Álvaro García Linera. Le lendemain, le gouvernement mexicain lui envoie un avion et il part en exil.
Le lundi 11 novembre, devant le vide du pouvoir, la deuxième vice-présidente du Sénat représentant l’un des partis de la droite radicale se proclame présidente par intérim de la Bolivie, dont le mandat a pour seule mission d’organiser de nouvelles élections et qui prendrait fin le 22 janvier 2020.
Logiquement, l’euphorie se déchaîne dans les villes, ce sont les classes moyennes qui ont «renversé le dictateur», les héros sont les policiers qui descendent et brûlent le drapeau multicolore (whipala), symbole des peuples indigènes et les jeunes à moto habillés en costumes de combat au meilleur style des groupes radicaux défilent dans les rues.
La réaction des adeptes de Morales, beaucoup plus nombreux qu’on ne le pensait, est immédiate. Les premiers à payer les conséquences de leurs actions sont la police, plusieurs unités de police sont en feu. Les classes moyennes des villes qui avaient été les protagonistes de la panique du renversement, les mêmes réseaux sociaux qui appelaient auparavant à la résistance, sont maintenant responsables de la diffusion de messages alarmistes qui annoncent l’avance des indigènes vers les villes. C’est dans ce contexte que le vendredi 15, une marche massive des producteurs de coca de Chapare, le secteur le plus fidèle à Evo Morales arrive à Sacaba, qui est la porte d’entrée de la ville de Cochabamba. Ils sont attendus par la police d’élite et les forces militaires qui avaient été préalablement autorisés par la présidente Jeanine Añez à réprimer avec armes toute mobilisation provenant des secteurs qui soutiennent le président déchu. Il y a une confrontation sérieuse à 10 km de la ville. Le résultat : 9 paysans tués par balles de gros calibre et plus de 200 blessés. Pas de victimes de la police et de l’armée. Ces décès provoquent l’indignation et la colère des Indiens Quechua et Aymara qui se sentent discriminés et humiliés en raison de leur statut indigène. La police qui, quelques jours auparavant, avait protégé les habitants rebelles de la ville, attaque maintenant les paysans qui n’acceptent pas le nouveau gouvernement.

Indigènes réclamant la fin des excès de la police


Les organisations autochtones comprennent maintenant que la lutte est basée sur la classe et la couleur de la peau. Le détail le plus frappant est que même les secteurs de l’intelligentsia et de la gauche démontrent que leur appartenance sociale a plus de poids que les théories libératrices.
En cette quatrième semaine qui commence, les positions se radicalisent de plus en plus, même avec l’arrivée des médiateurs des Nations Unies et d’autres pays de l’Union Européenne, il n’est pas possible d’établir un scénario de dialogue.
Que s’est-il passé? Comment Evo Morales est-il tombé brutalement à l’automne, alors qu’en 14 ans de gouvernement il avait généré une large base sociale, à partir de politiques inclusives, de croissance économique, de conquêtes sociales et d’autres réalisations qui ont amélioré la qualité de vie des Boliviens, surtout de ceux qui étaient historiquement marginalisés.
De notre perception, l’erreur fatale était de vouloir rester au pouvoir au-delà de ce que la constitution de Morales lui-même promulguait. Le référendum de 2016 a dit «NON» au projet d’amendement constitutionnel pour permettre au président ou au vice-président de l’État bolivien de se présenter pour une troisième réélection. Néanmoins, faire appel à un droit de l’homme l’a forcé à participer à ces élections. La goutte qui a fait déborder la patience des classes moyennes étaient des allégations de fraude électorale, provoquant une flambée sociale effrénée. Il aurait mieux fait terminer son mandat constitutionnel et laisser un autre membre de son parti occuper ce poste. Même sachant que cette élection porterait le gouvernement plus à droite, il aurait pu être certain que l’opposition n’oserait pas modifier les politiques économiques et sociales, reconnues comme réussies et inclusives. Il serait sorti par la grande porte comme l’un des plus grands présidents de l’histoire bolivienne, avec la certitude que dans cinq ans il serait de retour.
Le plus douloureux est qu’un processus qui a encore un long chemin à parcourir a été tronqué. Pour l’instant, l’affaiblissement des liens de coexistence entre les Boliviens est l’un des faits les plus inquiétants et les plus tristes que la longue crise politique que traverse le pays nous laisse. Il semble que chaque groupe soit ancré dans ses certitudes et préjugés sans chercher à comprendre les idées ou les raisons de ceux qui sont considérés comme différents.
Un autre élément qui ne peut être négligé pour comprendre la chute du gouvernement MAS est l’ingérence extérieure des groupes de pouvoir, aussi bien du nord (les USA) que nos voisins qui ont opté pour des gouvernements d’extrême droite. Dans l’analyse chronologique des événements, il est clairement démontré comment les différents secteurs agissent de manière synchronisée, les dirigeants civiques, la police, l’apparition organisée de groupes parallèles à la police.
Comment sortir de ce conflit? Les spécialistes de la gestion des conflits soulignent que la première étape pour les résoudre est de construire une image partagée du problème. Autrement dit, se mettre d’accord sur au moins les raisons des uns et des autres. Et à partir de cette mosaïque essayer d’y mettre de l’ordre et trouver les accords minimaux qui nous mènent au bout du tunnel. Mais pour cela, il est nécessaire de dialoguer.
L’augmentation de la tension actuelle pourrait s’expliquer dans une certaine mesure par l’incapacité des dirigeants à discuter ensemble leurs points de vue divergents sur les conflits qui nous ont conduits à l’impasse. La société attend toujours ce simple geste de ses dirigeants.
Il est clair qu’aucune issue ne peut être trouvée sans que les acteurs impliqués acceptent non pas une vision commune du problème, mais certaines procédures qui aident à canaliser et à résoudre pacifiquement les différences. Cela semble inévitable, car aucun des blocs en conflit n’a la capacité de trouver une solution. Nous sommes obligés de vivre ensemble, même si nous avons une profonde méfiance ou un malentendu entre nous, et cela ne peut se faire que par le dialogue face à face.

Cochabamba, 18 novembre 2019
Rodrigo Aramayo M.
Anawin